Washington a franchi le 15 mai un nouveau cap dans sa campagne contre Huawei. L’équipementier chinois se voit non seulement interdire d’acheter des composants américains mais l’utilisation de ses produits va être bloquée dans les réseaux de télécoms.

Les mesures annoncées par le Department of Commerce (DoC, le ministère du commerce) empêche donc le fabricant chinois d’acheter des composants à des entreprises américaines sans une licence spéciale. Les restrictions sont du même type que celles qui ont touché ZTE en 2018.

Dans un communiqué, le DoC explique que sa décision est basée sur des informations qui « fournissent des bases raisonnables pour conclure que Huawei est engagé dans des activités contraires à la sécurité nationale des États-Unis ou à l’intérêt de sa politique étrangère ». Selon le DoC, les activités comprennent en particulier des violations suspectées de sanctions alléguées par une enquête du Département de la justice (DoJ).

Huawei a riposté immédiatement, insistant sur le fait que lui interdire d’opérer aux États-Unis « ne rendrait pas le pays plus sûr ou plus fort ». Le fabricant a ajouté qu’il était « prêt à discuter » avec le gouvernement pour « parvenir à des mesures efficaces pour garantir la sécurité des produits ».

Décret
Parallèlement, le président Donald Trump a signé un « executive order » (décret) déclarant que les menaces portées contre l’information et la chaîne des technologies de communications représente une « urgence nationale ». Le décret vise et bloque explicitement les transactions impliquant des équipements ou services fournies par des sociétés considérées comme posant un risque de sécurité et donne au DoC 150 jours pour établir un plan d’action pour examiner lesdites transactions.

Bien qu’Huawei ne soit pas nommé dans le décret, l’équipementier est depuis longtemps dans le viseur de la Maison Blanche, qui souhaite le bannir du territoire américain.

En août 2018, le président a déjà accompli un pas dans cette direction, en signant une mesure qui interdit aux agences gouvernementales et à ses contractants d’utiliser des équipements fournis par Huawei et son concurrent chinois ZTE.