Le gouvernement italien a décidé d’exercer les pouvoirs préférentiels qu’il détient sur Telecom Italia, imposant de nouvelles requêtes à la direction de la société dans un contexte d’inquiétude sur l’influence grandissante du groupe français Vivendi au sein de l’opérateur.

Les autorités italiennes ont la possibilité d’intervenir dans l’administration d’entreprises jugées stratégiquement importantes pour le pays, notamment dans le secteur des télécoms. Telecom Italia s’est vu donner 90 jours pour se conformer aux requêtes du gouvernement.

Dans un communiqué, Telecom Italia explique avoir reçu l’ordre de confier la responsabilité de ses activités considérées comme importantes pour la sécurité nationale à un membre du directoire qui soit un citoyen italien, qui dispose des habilitations sécuritaires nécessaires et qui soit agréé par le gouvernement.

Les requêtes du gouvernement comprennent également la mise en place d’une organisation en charge des activités concernant la sécurité, incluant les prises de décision concernant stratégie et réseau. Cette structure doit être chapeautée par un responsable à choisir sur une liste de trois personnalités proposées par le Département chargé de la sécurité de l’information et la présidence du conseil des ministres.

Les différentes branches de Telecom Italia, TIM, Sparkle et Telsy, devront également donner des informations préalables sur « toutes les décisions visant à réduire ou transférer des capacités technologiques, opérationnelles et industrielles dans les activités stratégiques. »

TIM abrite le coeur des activités télécoms de Telecom Italia. Sparkle gère le réseau global et les activités liées aux centres de données. Telsy s’occupe de la sécurité et figure parmi les prestataires agréés par l’Autorité nationale pour la sécurité.

Vivendi et Rome s’opposent depuis des mois sur la question de savoir qui contrôle réellement Telecom Italia. Le groupe français détient 24 % des parts de l’opérateur, ce qui en fait son plus gros actionnaire. Le directoire de Telecom Italia intègre par ailleurs un nombre important de cadres venus de Vivendi.