Lors d’un entretien avec la presse la semaine passée, Ramon Fernandez, directeur général délégué d’Orange chargé des finances et de la stratégie, s’est réjoui de l’ « immense enthousiasme » suscité dans le groupe par le lancement le 6 juillet prochain en France d’Orange Bank. Cette banque orientée mobile est le fruit de la prise de contrôle de Groupama Banque en octobre 2016. Le haut cadre d’Orange doit y jouer lui-même un rôle clé, puisqu’il est Président du directoire (en plus de son poste actuel).

M.Fernandez a d’abord précisé les services qui seront disponibles dès le début : paiement par mobile, compte courant, épargne et transfert de fonds. Puis « dans quelques semaines ou mois » viendront les crédits à la consommation. Prêts immobiliers et produits d’assurance apparaîtront enfin à partir de 2018.

Le directeur général délégué a également précisé que le groupe se donnait 6 à 7 ans pour atteindre HYPERLINK “https://www.mobileworldlive.com/money/news-money/orange-bank-to-launch-in-early-2017/”2 millions de clients (en comparaison, ING Direct et Boursorama (Société Générale), les deux plus grosses banques en ligne françaises, comptent chacune un million). Selon GSMA Intelligence, Orange peut s’appuyer sur environ 30 millions de clients connectés en France (cellulaire M2M compris).

M.Fernandez n’a pas révélé de données précises sur les objectifs fixés pour Orange Bank, mais rappelé l’intention du groupe de tirer en 2018 un CA supplémentaire de 400 millions d’euros des services financiers sur mobile. Ce chiffre pourrait même être dépassé grâce au succès d’Orange Money, le service financier du groupe en Afrique, dont le CA croît de 50 % par an et qui a atteint 150 millions d’euros l’an passé. « Nous attendions 200 millions d’Orange Money en 2018, nous aurons plus que cela », a révélé M.Fernandez.

Le groupe peut également compter sur Orange Finanse, lancé en 2014 en Pologne, avec mBank comme partenaire local. Le service propose d’ores et déjà des crédits à la consommation et de l’épargne.

Enthousiaste lui-même sur les perspectives qu’offre le lancement imminent (et d’autres à venir, la Belgique et l’Espagne étant déjà évoquées), M.Fernandez estime que la banque « va jouer un rôle critique dans notre histoire future », s’ajoutant potentiellement aux quatre composantes du « quadplay » qui figure au centre de la stratégie du groupe.

L’opérateur a selon lui tout ce qu’il faut pour devenir un acteur majeur dans le secteur, apportant notamment « une marque très forte » dans laquelle les clients auront confiance et une présence sur le terrain concrétisée en 140 boutiques servies par 800 agents spécialement formés aux exigences des agences bancaires (sans compter des robots-conseillers virtuels disponibles en ligne grâce à un partenariat avec IBM).