Les régulateurs devraient arrêter de traiter les opérateurs de réseaux et les acteurs de l’internet de façon différente, ont expliqué des personnalités de l’industrie mobile lors d’un keynote au Mobile World Congress.

Des dirigeants de Deutsche Telekom, Telefonica, Telenor et Vodafone ont souligné qu’un terrain de jeu mal nivelé menaçait l’investissement dans les réseaux et la croissance économique, et allait ainsi contre les intérêts des consommateurs.

Timotheus Hoettges, P-dg du groupe Deutsche Telekom, a regretté que Facebook soit un service de communication mais pas traité comme tel. Il a argumenté du fait qu’il existe «un conflit de modèle commercial » entre les opérateurs de réseaux et les sociétés internet, et que les acteurs des réseaux y sont perdants.

« Nous sommes une industrie d’actifs lourds, où tout est interopérable et ouvert », a appuyé le patron de Deutsche Telekom, soulignant que cette interopérabilité s’étend même aux « réseaux fermés » comme Google et Facebook. Il a ajouté que les géants de l’internet n’avaient guère de contraintes matérielles et pouvaient offrir leurs services gratuitement. « Comment voulez-vous concurrencer un service vocal, SMS ou vidéo qui ne coûte rien ? », a-t-il demandé.

Se glissant lui même dans la peau de ses clients, Vittorio Colao, P-dg du groupe Vodafone s’est dit prêt à admettre que Facebook, Google, Amazon et autres offraient « des services remarquables ». Ce qui ne l’a pas empêché de souligner à quel point la vue numérique des consommateurs est dominée par un tout petit nombres d’acteurs internet.

En écho à des commentaires émis par Alierta, le patron de Vodafone a indiqué que les clients ronchonnent devant le manque de portabilité entre les différentes plates-formes numériques. « Pourquoi dois-je payer deux fois pour la même app? », a-t-il demandé, référence immédiate à la domination de l’iOS d’Apple et de l’Android de Google dans le domaine des OS mobiles. « Je peux choisir mon opérateur, je peux changer d’opérateur, et je veux pouvoir choisir dans un nouveau monde convergent. »

Pour protéger les investissements réseau, Timotheus Hoettges a appelé la création d’un environnement de régulation unique, couvrant tous les acteurs de l’écosystème numérique, un assouplissement de la régulation sur les prix de gros et des politiques de spectre coordonnées.