Le Federal Bureau of Investigation (FBI) affirme que les apps pour mobiles conçues en Russie pourraient présenter un risque relatif au renseignement, citant en particulier l’outil de retouche photo FaceApp, rapporte Reuters.

FaceApp donne la possibilité aux utilisateurs de modifier l’âge, le sexe et l’expression sur un portrait photo. L’app est rapidement devenue un hit après son lancement en 2017, avec plus de 63 millions de téléchargements recensés fin juillet dernier, selon des données de Sensor Tower.

Le FBI a émis sa mise en garde après que le sénateur Chuck Schumer ait fait part de son inquiétude concernant l’app et demandé une analyse par les services de sécurité nationaux.

Selon le FBI, les services de renseignements russes continuent de mettre en œuvre des « capacités sérieuses de cyberexploitation » et le FSB (le service de sécurité de la fédération de Russie, héritier du KGB) profite d’un « accès à toutes les communications et serveurs sur les réseaux russes sans avoir de adresser de requêtes » aux fournisseurs d’accès à Internet.

Le FBI ajoute qu’il ouvrira une enquête s’il apparaît que des officiels américains, des candidats aux élections ou des partis étaient « la cible d’opérations d’influence d’origines étrangères impliquant FaceApp ».

FaceApp a affirmé publiquement télécharger les photos des consommateurs sur des serveurs cloud basés aux États-Unis, à Singapour, en Irlande et en Australie, et effacer la plupart des photos 48 heures après leur enregistrement, indique le FBI.

Selon Reuters, FaceApp nie avoir vendu ou partagé des données avec des tiers.

Le chef du service de presse du Kremlin, Dimitri Peskov, a pour sa part expliqué à l’agence de presse britannique que le gouvernement russe ne croit pas qu’il soit possible de mettre fin à la libre concurrence sur le marché.

En octobre, les sénateurs Chuck Schumer (démocrate) et Tom Cotton (républicain) ont incité le US National Counterterrorism Centre (centre national contre le terrorisme) à enquêter sur TikTok, média social développé par l’éditeur chinois ByteDance, ainsi que sur des plates-formes de contenu d’origine chinoise opérant aux États-Unis.