Lors d’une conférence de presse organisée à Beijing le 25 avril, Jiang Xisheng, premier secrétaire du directoire de Huawei, s’est efforcé de clarifier, sans trop convaincre, la structure compliquée du capital de l’équipementier chinois afin de faire taire les critiques qui en font un instrument de la politique gouvernementale.

M.Jiang a commencé par réaffirmer que le groupe Huawei est détenu à 100 % par une holding, dont 99 % du capital est contrôlé par un comité syndical, les 1 % restant étant aux mains du fondateur et pdg, Ren Zhengfei. Selon M.Jiang, aucune agence gouvernementale ou organisation extérieure ne détient des parts de la société, ou n’exerce un contrôle sur elle. « Il n’y a pas de capital gouvernemental dans Huawei », a-t-il assuré.

L’intervention de M.Jiang intervient après parution à la mi-avril d’un rapport signé par deux universitaires américains qui mettent en cause l’affirmation de longue date selon laquelle le capital de Huawei est complètement détenu par ses employés.

Séparation complète
M.Jiang a expliqué que le syndicat maison a été établi et fonctionne en accord avec les lois chinoises, de même que le système de partage des parts implémenté au bénéfice du personnel.

Le fonctionnement du syndicat et le programme d’actionnariat sont complètement séparés et indépendants l’un de l’autre, a insisté M.Jiang.

Il a cependant reconnu dans la foulée lors d’une session de questions-réponses qu’il existe bien un lien entre le comité syndical (l’organisation qui dirige le syndicat de salariés) et le corps syndical national, contrôlé par le gouvernement.

Pour ajouter à la confusion, le syndicat intègre une commission des représentants à travers laquelle il « assume les responsabilités des actionnaires et exerce leurs droits ». Cette commission, la plus haute instance décisionnaire, élit les membres du directoire et du conseil de surveillance de Huawei.

Le rôle du syndicat maison, apparemment, n’a rien à voir avec la défense des intérêts des salariés comme dans les entreprises occidentales. Il consiste essentiellement à approuver les décisions de la commission.

Droit de veto
En réponse aux informations selon lesquelles M.Ren disposerait d’un veto qui pourrait annuler les décisions prises par les directeurs de Huawei ou de la holding qui le détient, M.Jiang a expliqué que « si le fondateur peut opposer un veto dans certaines affaires importantes, il n’a pas la possibilité de décider par lui-même. Il influe sur la société non en exerçant son droit de veto mais en communiquant ses idées et en faisant partager sa philosophie. »