Lors de la présentation de ses résultats annuels le 12 mars, l’opérateur français Free a annoncé avoir « dépassé la barre des 10 millions d’abonnés (contre 8 millions fin 2013 NDLR) et atteint une part de marché de 15 % » dans le secteur mobile, réalisant ainsi « son objectif initial à long terme moins de trois ans après son lancement », selon le communiqué.

Free se placerait ainsi juste derrière Bouygues Télécom, le 3e opérateur mobile français, qui revendiquait 11,1 millions d’abonnés fin 2014. Free affirme en outre avoir recruté 228 000 nouveaux clients sur le marché haut débit, ce qui porte sa base d’abonnés fixes à 5,86 millions. La base d’abonnés fixes et mobiles cumulée frise ainsi de peu les 16 millions, contre 13,5 millions à Bouygues, cible déclarée d’Iliad, la maison mère de Free.

Ces annonces sont accompagnées de la publication de résultats financiers encourageants. Avec 4,167 milliards d’euros pour l’année (+ 11%), le CA dépasse largement les 4 milliards que le groupe Iliad, maison mère de l’opérateur, s’était fixé comme objectif pour la fin 2015. La part des activités fixes, bien plus rémunératrice que les forfaits mobiles à 2 euros choisis par le gros des abonnés de Free, représente cependant toujours plus de 61 % du CA . Et la guerre des prix acharnée sur le secteur mobile rejaillit sur les marges : le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (Baiia) augmente moins vite que CA . La hausse est ainsi de 7 % par rapport à 2013, à 1,283 milliards d’euros.
Plus tôt dans la semaine, Xavier Niel, fondateur et figure de proue du groupe Iliad, avait lancé une nouvelle offensive commerciale en annonçant « une surprise », ce qui avait fait dévisser les valeurs télécoms, les marchés craignant une nouvelle baisse des tarifs. En fait, le coup, savamment orchestré, visait simplement à présenter la remplaçante de la Freebox Crystal d’entrée de gamme par la Freebox mini 4K, « la première box au monde 4K sous Android TV. » selon le communiqué, offerte « sans engagement » pour 29,99 euros par mois.
Si les box équipées de l’OS de Google existent déjà chez les concurrents, la vraie nouveauté consiste à combiner Android avec la 4K, nom de code correspondant à l’ultra haute définition (3840 par 2160 pixels en 16/9e, contre 1920 x 1080 à la haute définition standard actuelle, soit environ 4 fois plus de pixels), ce qui ne touche potentiellement encore qu’un parc limité de téléviseurs compatibles (210 000 unités vendues en 2014, mais 800 000 prévues en 2015, selon l’institut d’étude GfK).

Si le lancement de la nouvelle box n’a pas de quoi chambouler l’offre fixe, au moins à court terme, Xavier Niel a réservé cependant une mauvaise « surprise » à ses concurrents du secteur mobile : le droit de bénéficier de 4 forfaits mobiles à prix réduit (15,99 euros, comprenant en autres appels vers fixes, mobiles et SMS illimités, 20 Go d’Internet 4G…) pour chaque abonnement Freebox, contre 2 auparavant.