La Commission européenne approuve finalement la prise de contrôle de Telecom Italia par Vivendi, à la condition que le groupe français se sépare des parts de l’opérateur italien dans la société de diffusion Persidera.

Dans un communiqué, la CE explique que cette condition résulte de la « minorité significative » de Vivendi (28,8 %) dans un autre diffuseur, Mediaset, source possible de conflit en cas de couplage avec la part de Telecom Italia dans Persidera.

« La commission estime qu’une fois la transaction terminée Vivendi pourrait trouver intérêt à augmenter les prix de gros payés par les chaînes de télévision pour accéder aux réseaux numériques terrestres, dont Persidera et Mediaset détiennent chacun une part significative », mentionne encore le communiqué.

Vivendi, qui est le plus gros actionnaire de Telecom Italia avec 24 %, a indiqué vouloir prendre le contrôle de facto de l’opérateur en avril. Ce qui n’a pas manqué de générer des inquiétudes, au vu de la part considérable que le groupe français détient également dans Mediaset, en contradiction avec la régulation italienne relative au contrôle des médias.

Vivendi a encore resserré son emprise sur Telecom Italia après avoir réussi à imposer deux tiers des membres du conseil d’administration de l’opérateur suite à une réunion des actionnaires tenue le 4 mai.

Selon Reuters, Vivendi aurait offert de vendre la part de Telecom Italia dans Persidera (70 %) afin de calmer la concurrence et paver la voie à l’approbation de l’UE.

Dans le cadre de son enquête, la Commission a également cherché à en savoir plus sur les relations entre les activités italiennes de Vivendi dans les secteurs de la publicité, de la musique, de la télévision et du jeu sur mobile et les services fixes et mobiles de Telecom Italia. La CE a conclu que le groupe Vivendi ne pourrait en tirer de quoi nuire à ses concurrents.

Bien qu’il ait reçu le feu vert de la CE, Vivendi fait toujours l’objet d’une enquête menée par Agcom, le régulateur des télécoms italien.

En avril, Agcom a ordonné à Vivendi de renoncer à Mediaset et/ou à Persidera. Le groupe français s’est vu donner jusqu’à la mi-juin pour détailler sa stratégie à ce sujet.