La longue bataille qui oppose Orascom, le groupe du milliardaire égyptien Naguib Sawiris, aux autorités algériennes est relancé alors que l’opérateur cherche à faire annuler un verdict récent dans l’affaire.

Orascom veut faire casser la décision du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), organisme d’arbitrage dépendant de la Banque Mondiale qui a rejeté la plainte déposée contre l’Algérie par l’opérateur pour « manquements répétés aux obligations liées au commerce international envers des investisseurs étrangers ».

Les obligations en question ont été fixées dans un traité concernant les investissements conclu entre l’Algérie, la Belgique et le Luxembourg (la société Orascom TMT Investments étant basée en effet au Grand Duché NDLR).

L’affaire court depuis 2012, mais entre plus largement dans le cadre d’un conflit démarré en 2011 (après quelques disputes préalables) quand la société Orascom TMT Investments a été « forcée de vendre l’opérateur de télécommunications Djezzy et d’autres entités variées. »

« Nous avons toute confiance dans le succès de notre requête légale, commente Naguib Sawiris à propos des derniers développements. Quoi qu’il en soit, quel que soit l’issue de la procédure, l’expropriation d’actifs appartenant à un investisseur étranger établi de longue date, décidée unilatéralement par le gouvernement algérien, annonce une tendance profondément préoccupante et sonne comme un signal d’alarme pour les autres propriétaires étrangers présents ou à venir dans le pays. »

Orascom assure avoir été le plus gros investisseurs étranger en Algérie dans les années 2000, période décrite par l’opérateur comme hautement instable pour le pays.

Avant la transaction de 2011, Djezzy avait successivement du faire face à une requête du fisc algérien réclamant 950 millions de dollars d’impayés, au blocage du paiement de dividendes à ses actionnaires étrangers, à une série de restrictions sur les opérations bancaires, à un blocus douanier empêchant d’importer du matériel de télécoms et à une amende de 1,3 milliards de dollars liées à des infractions supposées aux règles sur les opérations de change.

Alger a également bloqué les efforts d’Orascom pour s’extraire du marché. Les problèmes liés à la propriété de Djezzy ont continué jusqu’en 2015, année au cours de laquelle Veon (VimpelCom) a acquis une partie des actifs d’Orascom.

Orascom estime à 5 milliards d’euros le montant des préjudices subis du fait des actions du gouvernement algérien.