Orange prévoit un retour à la croissance pour ses activités de base en 2022 après le déclin enregistré en 2021 à cause de difficultés liées au marché espagnol et de la baisse des redevances versées par la concurrence pour l’utilisation de son réseau.

Commentant les résultats financiers pour la dernière fois avant son départ, le pdg Stéphane Richard s’est réjouit de voir que le groupe a réalisé « une performance solide » et atteint ses objectifs en 2021.

« Orange est au rendez-vous de ses engagements et confirme l’ensemble de ses objectifs pour 2023, dont l’atteinte d’un cash-flow organique entre 3,5 et 4 milliards d’euros », a indiqué M.Richard.

Le pdg a souligné la « très belle performance commerciale » réalisée en France, ainsi qu’un CA en croissance de 11 % en Afrique et au Moyen-Orient.

Il a également pointé les progrès réalisés dans des secteurs de croissance comme la banque et la cybersécurité.

«Avec plus de 800 millions d’euros de revenus, la cybersécurité affiche en 2021 une croissance de +14%, tandis qu’Orange Bank compte maintenant 1,7 million de clients en Europe », a précisé le pdg.

Le groupe international basé en France compte sur un EBITDAaL (soit, en bon Français, un Bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements, ou BAIIA, dont sont déduits les amortissements des droits d’utilisation) en hausse de 2,5 à 3 % en 2022, après une légère baisse de 0,5 % à 12,6 milliards d’euros en 2021.

En 2022, le groupe escompte retirer un cash-flow organique d’au moins 2,9 milliards d’euros de ses activités télécoms, avec un eCapex maximum de 7,4 milliards.

Le poids de l’Espagne

En Europe hors Espagne, le groupe a vu son CA croître de 2,6 % en 2021. Mais la concurrence féroce qui sévit par delà les Pyrénées continue de peser sur les résultats. Orange a ainsi du consentir une dépréciation de 3,7 milliards d’euros en Espagne, comptabilisée au premier semestre 2021.

Selon Reuters, Stéphane Richard a suggéré pendant l’annonce des résultats qu’Orange « travaille activement à s’impliquer dans une possible consolidation du marché en Espagne », mais sans donner plus de précisions.

En 2021, le groupe a réalisé un CA de 42,5 milliards d’euros, soit une légère hausse de 0,8 %, avec un résultat d’exploitation en repli de 54,5 % à 2,5 milliards, principalement à cause de la dépréciation enregistrée en Espagne.

Le résultat net est tombé de 5,1 milliards en 2020 à 778 millions en 2021, baisse qu’Orange explique par la baisse du résultat d’exploitation mais aussi par 2,2 milliards d’euros de produit d’impôts.

En France, le CA a baissé de 1,6 % à 18 milliards d’euros, repli expliqué cette fois par la baisse des cofinancements du réseau Fibre par rapport à 2020.

Regrets

C’était pour Stéphane Richard la dernière occasion de présenter les résultats d’un groupe qu’il a servi pendant plus de dix ans.

Orange a choisi Christel Heydemann pour lui succéder. Elle prendra officiellement ses fonctions le 4 avril.

M.Richard restera président non-exécutif du conseil d’administration jusqu’à la sélection d’un remplaçant, ce qui devrait intervenir à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires prévue le 19 mai.

Pendant la présentation des résultats, Stéphane Richard aurait confié que le plus grand regret de son mandat à la tête d’Orange était l’échec du rachat de Bouygues Telecom en 2016, une opération qui aurait ramené le nombre des opérateurs mobiles en France de quatre à trois.