Le Ministère américain de la Justice (Department of Justice, DoJ) lance une procédure contre une entreprise nationalisée chinoise, une société taïwanaise et trois particuliers. Ils sont accusés d’avoir volé des secrets industriels au fabricant de semi-conducteurs Micron Technology.

Selon le DoJ, Fujian Jinhua Integrated Circuit Company (FJICC) et United Microelectronics auraient collaboré avec trois citoyens taïwanais employés de Micron Technology pour dérober des informations confidentielles liées à la conception et à la fabrication de DRAM (Dynamic Random Access Memory, de la mémoire vive utilisée en masse dans les ordinateurs, les smartphones et autres systèmes électroniques embarqués). Les informations auraient été ensuite utilisées par FJICC pour monter une usine de DRAM en Chine.

Micron Technology avait déjà déposé plainte en décembre 2017 pour des raisons similaires contre les deux entreprises impliquées. FJICC avait apparemment lancé un contre-procès.

Les accusés risquent jusqu’à 15 ans de prison et une amende de 5 millions de dollars. Les sociétés, elles, pourraient avoir à payer jusqu’à 20 milliards.

En attendant que l’affaire soit jugée, Jeff Sessions, l’avocat général des États-Unis, a indiqué que le Ministère du Commerce (Department of Commerce) a porté FJICC sur une liste noire, ce qui interdit en pratique au fabricant chinois d’acquérir des biens et des services aux États-Unis et «  l’empêche de tirer profit des technologies qu’il a volé ».

En parallèle, Jeff Sessions a annoncé la création d’une nouvelle task force destinée à traiter en priorité les affaires de vols de propriété intellectuelle impliquant des entreprises chinoises. Le groupe doit également aider le DoJ à évaluer les investissements de compagnies non-américaines dans les infrastructures et les télécoms aux États-Unis.