La GSMA veut relancer les initiatives de connexion des femmes à l’internet dans les pays à moyen et bas revenu. L’association des opérateurs mobiles note que les efforts déjà entrepris marquent le pas après des progrès initiaux, ce qui remet en cause les objectifs à long terme.

Dans son sixième Mobile Gender Gap Report, rapport annuel consacré aux inégalités d’accès aux technologies numériques liées au genre, la GSMA rappelle qu’il faudrait connecter 800 millions de femmes à l’internet par mobile d’ici 2030 pour atteindre la parité avec les hommes, soit environ 100 millions par an.

L’étude de la GSMA se concentre sur les pays à moyen et bas revenu des régions Asie-Pacifique, Afrique et Amérique latine.

Le rapport note que 61 % des femmes habitant les pays étudiés accédaient à des services sur internet grâce à leur mobile fin 2022, mais montre que la progression fléchit, avec 60 millions de nouvelles bénéficiaires sur l’année passée contre 75 millions en 2021.

Le Mobile Gender Gap Report montre que 900 millions d’habitantes des pays étudiés étaient encore privées de connexion fin 2022, en majorité en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.

Les femmes sont presque aussi encline que les hommes à utiliser des services sur internet une fois qu’elles disposent d’un smartphone, mais la GSMA note que 440 millions d’entre elles ne disposent pas d’appareils mobiles quels qu’ils soient.

La GSMA souligne que le prix, notamment celui des terminaux, reste une barrière à l’adoption d’internet, à côté de problèmes d’alphabétisation, de maîtrise technique et de sécurité.

Priorité

Mats Granryd, directeur général de la GSMA, explique que le téléphone mobile « est le principal – voire l’unique – moyen d’accès à internet » dans les pays à moyen ou bas revenu.

Il lance un appel « à tous les acteurs de la communauté numérique » afin qu’ils développent des initiatives pour « permettre à plus de femmes de se connecter à internet et s’assurer qu’elles ne sont pas marginalisées dans un monde de plus en plus numérique ».

La GSMA se réjouit des progrès accomplis grâce au GSMA Connected Women Commitment, une initiative lancée en 2016 qui a permis à une quarantaine d’opérateurs mobiles de pays à bas ou moyens revenus de connecter plus de 65 millions de femmes.

La GSMA rappelle cependant que « traiter réellement le problème » implique que les opérateurs, les fournisseurs de service sur internet, les gouvernements et les régulateurs prennent vraiment les choses en main et entreprennent « des actions ciblées ».

Le Mobile Gender Gap Report est financé par le Foreign, Commonwealth and Development Office britannique et la Swedish International Development Cooperation Agency par le biais de la GSMA Mobile for Development Foundation.