Dans un rapport consacré à l’état d’avancement de la mise en œuvre de la boîte à outils commune de mesures portant sur la sécurisation de la 5G approuvée en janvier 2020,  la Commission Européenne affirme que des « progrès sont nécessaires d’urgence pour atténuer le risque de dépendance vis-à-vis de fournisseurs à haut risque et pour réduire les dépendances au niveau de l’Union. Cette démarche devrait se fonder sur un inventaire exhaustif de la chaîne d’approvisionnement des réseaux et suppose un suivi de l’évolution de la situation. »

« La conception de stratégies multifournisseurs et leur exécution par les différents opérateurs au niveau national semblent poser problème en raison de difficultés techniques ou opérationnelles (manque d’interopérabilité, taille du pays etc.) », remarque en outre la Commission.

« En ce qui concerne le filtrage des investissements directs étrangers, il conviendrait de prendre des mesures pour en instaurer sans délai le mécanisme dans les 13 États membres qui n’en ont pas encore, en vue notamment de l’entrée en application, en octobre 2020, du cadre de l’UE pour le filtrage des investissements, notent par ailleurs les rapporteurs. Ces mécanismes de filtrage devraient être appliqués aux investissements dont l’évolution risque d’affecter la chaîne de valeur de la 5G, en tenant compte des objectifs de la boîte à outils. »

Bien qu’il reste du travail à accomplir sur les trois dossiers qui précèdent, le rapport souligne tout de même que d’autres éléments de la boîte à outils 5G de l’UE progressent bien au niveau national. Ainsi, « les pouvoirs des autorités réglementaires nationales pour réglementer la sécurité de la 5G ont été renforcés ou sont sur le point de l’être dans une large majorité d’États membres ». De même, « des mesures visant à restreindre la participation des fournisseurs selon leur profil de risque sont déjà en place dans quelques États membres et à un stade avancé de préparation dans beaucoup d’autres. » Enfin, « les exigences de sécurité et de résilience s’appliquant aux opérateurs de réseau mobile font l’objet d’un réexamen dans une majorité d’États membres. »

«Le déploiement sans retard des réseaux de 5G est une question d’importance stratégique pour tous les États membres, car il est porteur de nouvelles perspectives pour nos entreprises et d’une métamorphose des secteurs que nous considérons comme critiques, au grand bénéfice des citoyens européens, commente Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l’ère du numérique. La sécurité offerte par ces réseaux relève d’une priorité et d’une responsabilité communes et ce rapport montre que nous avons bien avancé, mais qu’il reste encore beaucoup à faire.»

Le rapport moins de deux semaines après que le Royaume-Uni ait interdit aux opérateurs d’utiliser du matériel Huawei dans les réseaux 5G et parallèlement à une campagne active de Washington destinée à encourager d’autres nations à suivre l’exemple britannique.