Alors que Facebook fait face aux révélations concernant le détournement de données relatives à 50 millions de ses utilisateurs, la Commission Européenne et la Federal Trade Commission (FTC) américaine commencent à réclamer des comptes.

Ces derniers jours, le New York Times et le Guardian ont rapporté que Cambridge Analytica avait obtenu de Facebook des informations destinées à cibler certains électeurs avant la présidentielle américaine de 2016.

Tom Pahl, qui fait fonction de directeur du bureau de protection des consommateurs au sein de la FTC, a indiqué dans un communiqué qu’il procédait à une « enquête non-publique » et « prenait très au sérieux les récents articles de presse émettant des réserves substantielles sur les pratiques de Facebook relatives à la vie privée. »

« La FTC s’engage fermement et pleinement à utiliser tous ses moyens pour protéger la vie privée des consommateurs. Au premier rang de ses outils figure la possibilité d’engager des actions contre les sociétés qui manquent à leurs engagements concernant la vie privée ou qui s’engagent dans des activités déloyales susceptibles de causer des torts substantiels aux consommateurs », a ajouté Tom Pahl.

Côté Europe, une dépêche  Reuters précise que la commissaire européenne à la justice Vera Jourova a écrit à Sheryl Sandberg, directeur opérationnel de Facebook, pour lui demander : « Des données relatives à des citoyens de l’UE ont-elles été impliquées dans le cadre du récent scandale ? Si c’est le cas, comment comptez-vous en informer les autorités et les utilisateurs ? »

La lettre de Vera Jourova demande si des règles plus strictes, « comme celles qui existent pour les médias traditionnels », doivent être appliquées aux médias sociaux.

Mark Zuckerberg, le pdg de Facebook, qui regrettait la semaine passée l’ « abus de confiance » dont sa société aurait été victime, refuse de venir répondre aux questions des parlementaires britanniques soucieux de savoir comment le réseau social récupère et stocke des données sur les utilisateurs. Dans un courrier, Facebook répond que deux hauts cadres viendraient s’expliquer, mais pas Zuckerberg.

Depuis les révélations, Facebook a perdu plus de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière.