En dépit des intenses pressions exercées par Washington, Londres a finalement décidé de laisser Huawei participer à l’équipement des réseaux 5G nationaux – en excluant cependant le fabricant chinois du cœur de l’infrastructure.

Après examen du dossier, le gouvernement britannique a déclaré qu’il allait prendre des précaution supplémentaires, excluant les « fabricants à haut risque » de certains secteurs des réseaux de télécoms considérés comme critiques pour la sécurité.

La décision est intervenue après une rencontre entre le Premier ministre Boris Johnson et le National Security Council, qui a présenté les exigences de sécurité auxquelles lesdits « fabricants à haut risque » doivent selon lui se plier.

Sans nommer Huawei, le gouvernement a expliqué dans un communiqué que les « fabricants à haut risque » seront exclus en particulier de tous les réseaux liés à la sécurité, des cœurs de réseaux et de sites sensibles comme les installations nucléaires et les bases militaires.

Huawei pourra en revanche participer à la construction des parties considérées comme non-sensibles des réseaux, mais avec une « présence minoritaire » n’excédant pas 35 % dans les réseaux d’accès qui connectent appareils et équipements aux mâts de téléphonie mobile.

La décision de Boris Johnson pourrait déclencher des représailles de la part des États-Unis, qui poussaient le Royaume-Uni (et d’autres pays) à bloquer la participation d’Huawei aux chantiers de nouvelle génération pour des raisons de sécurité nationale.

Huawei rassuré
A la suite de l’annonce officielle de Londres, Victor Zhang, vice-président d’Huawei, a déclaré que sa société était « rassurée par la décision du gouvernement du Royaume-Uni », qui permettra, a-t-il ajouté, de garder le déploiement de la 5G sur les rails.

« Cette décision basée sur des éléments probants résultera en une infrastructure de télécoms adaptée au futur, à la fois plus avancée, plus sûre et plus économique. Elle donne au Royaume-Uni l’accès une technologie leader dans le monde et assure un marché ouvert à la concurrence », a encore commenté M.Zhang.

La décision britannique fait suite à une procédure appelée Telecoms Supply Chain Review, démarrée en juillet 2019 et destinée à garantir la sécurité des réseaux 5G.

Boris Johnson avait déjà laissé entendre récemment qu’Huawei pourrait être autorisé à participer au chantier 5G, appelant les critiques du fabricant à proposer d’autres fournisseurs capables de fournir un équipement comparable.