Nokia veut réduire d’un tiers le nombre des emplois dans sa filiale française Alcatel-Lucent International. Ce sont donc 1 233 emplois qui devraient être supprimés.

Deux sites français risquent d’être impactés. Ainsi, 402 postes sont menacés à Lannion (Côtes-d’Armor) et 831 à Nozay (Essonne), pour l’essentiel des postes d’ingénieurs en R&D.

Les trois autres sociétés contrôlées par le groupe en France, Radio Frequency Systems; Nokia Bell Labs France et and Alcatel Submarine Networks ne sont pas touchées.

Cette annonce surprise intervient dans la foulée du vaste plan de réduction des coûts présenté par Nokia en octobre 2018. Dans ce cadre, le groupe aurait décidé de réévaluer ses activités de R&D, ce qui a «  conduit à des ajustements significatifs dans le monde », selon la direction.

« L’implémentation a déjà démarré dans certains pays et le projet impacte désormais les activités de Nokia », a expliqué un porte-parole de la direction. Dans un communiqué, l’équipementier précise encore qu’en dépit des progrès accomplis après un démarrage difficile sur le marché de la 5G, « des efforts supplémentaires restent nécessaires pour atteindre un niveau de rentabilité durable et améliorer la productivité sur un marché de plus en plus compétitif, avec une très forte pression sur les coûts ».

Si Nokia assure que les licenciements envisagés sous la forme d’un « plan de départs volontaires » faisaient partie de ses plans, l’annonce ne manque pas de provoquer une levée de bouclier à Paris. Le Ministère des finances a immédiatement demandé au groupe finlandais d’améliorer « très significativement » son projet de réorganisation.

Nokia a racheté Alcatel-Lucent International en 2016 pour environ 15,6 milliards d’euros, en promettant aux pouvoirs publics de conserver l’emploi et de développer la R&D – engagements qui sont arrivés à échéance en juin.

« Ce n’est qu’une stratégie bas coûts qui se met en place, contraire à tous les engagements pris par Nokia en France, proteste le syndicat CFE-CGC. Nokia se moque de tout le monde, et en premier lieu du gouvernement français. »

« En faisant ce choix, Nokia balaie ses promesses d’avenir en France », déclare pour sa part l’intersyndicale de Lannion dans le journal Ouest France. Pour les employés du site breton, Nokia veut simplement « verser de gros dividendes aux actionnaires ». Les salariés ont d’ores et déjà annoncé leur intention de se mobiliser.