Dans une interview accordée à Mobile World Live, Michael Trabbia, directeur exécutif et CEO d’Orange Wholesale depuis avril, confirme les espérances misées par l’opérateur français sur sa TowerCo, Totem. Et annonce que, contrairement aux concurrents qui cherchent à revendre leurs infrastructures, le groupe examinera au contraire des opportunités d’expansion.

« Le marché s’est transformé avec le rachat de nombreuses tours par les opérateurs spécialisés, explique Michael Trabbia, dont le secteur de compétence comprend non seulement Totem mais aussi les câbles sous-marins et les infrastructures fibrées. Beaucoup de nos pairs ont vendu leurs tours. Pas nous. Nous estimons qu’il existe encore des opportunités de croissance sur ce marché. »

« On peut profiter tous les ans de la croissance, même sur un marché mature, continue Michael Trabbia. En tant que telco, vous voulez constamment améliorer la couverture et vous disposez également de nouvelles opportunités avec la couverture mutualisée et les espaces intérieurs. »

Totem gère un parc de 27 000 tours en France et en Espagne et prévoit d’en ajouter 2 000 de plus dans les deux prochaines années. Ce qui n’empêche pas de se préparer à saisir toutes les opportunités.

« Nous sommes prêts à participer à une consolidation potentielle dans le futur, ajoute Michael Trabbia. Nous pensons que nous sommes en position forte et nous cherchons à nous développer de plusieurs façons. »

« Il y a de la croissance organique à tirer des pays où nous sommes présents, et il y a également des opportunités de consolidation – impossibles à prévoir mais pour lesquelles il faut se tenir prêt », précise-t-il, notant que le groupe est ouvert à des rachats ou à d’éventuelles fusions.

Orange ne croît pas au ciel

Interrogé sur l’engouement actuel pour la téléphonie mobile par satellite, Michael Trabbia concède que c’est une activité intéressante mais met en garde sur ses limites technologiques, notamment en capacité et en spectre.

Pour Michael Trabbia, les connexions par satellites ont pour vocation de compléter l’offre des opérateurs sans pour autant rivaliser directement avec les traditionnels réseaux mobiles et fixes à haut débit.

« On ne peut pas parler de concurrence pour des raisons technologiques, insiste le CEO d’Orange Wholesale. C’est très utile et nous sommes très heureux d’intégrer le satellite à notre offre… C’est une bonne technologie – mais les technologies doivent être utilisées là où elles sont pertinentes. »

« Au final, le satellite n’offre qu’une capacité très limitée. Remplacer la fibre ou le mobile classique tient de l’impossibilité physique », insiste Michael Trabbia.