L’Union veut avoir son mot à dire dans l’acquisition d’entreprises clés du secteur high tech par des sociétés extra-européennes, annonce Margrethe Vestager, commissaire en charge de la concurrence.

Dans un discours cité par Bloomberg et tenu en Italie dans le cadre du Forum Ambrosetti, Mme Vestager a précisé que l’UE pourrait faire des propositions dans ce sens dès cet automne, après que l’Allemagne ait décidé de prendre des mesures de protection similaires en juillet.

« On nous a fait part d’inquiétudes à propos d’investisseurs étrangers – souvent détenus par des États – prenant les rênes de sociétés européennes qui contrôlent des technologies clés, a expliqué la commissaire. Le problème n’est pas simple. Il mérite d’être considéré avec attention avant de décider d’un mode d’action. »

En Allemagne, le gouvernement peut désormais s’opposer à des acquisitions impliquant des technologies de pointe, une mesure prise dans la foulée de l’offre d’achat du fabricant de robot Kuka émise par le groupe d’électronique grand public chinois Midea Group en 2016.

Midea a bouclé son acquisition en janvier sans intervention de Berlin, en dépit des réserves émises par le ministère de l’économie.

Aujourd’hui, l’UE peut s’opposer à des tentatives de fusion/acquisition, mais seulement si elles contreviennent aux règles de la libre concurrence. Quant aux gouvernements, ils ne peuvent intervenir que si un rachat remet en cause la sécurité de l’État.

Google reste « formidable »
Dans une interview à CNBC donnée dans le cadre du forum, Margrethe Vestager a tenu par ailleurs des propos élogieux sur Google, malgré l’amende de 2,4 milliards d’euros infligée récemment par l’UE au géant américain.

La commissaire a expliqué que la décision de punir Google était liée à « un comportement légal qu’ils doivent et peuvent corriger », mais que l’entreprise elle-même n’avait pas une mauvaise attitude envers la concurrence.

« Par bien d’autres aspects, Google est une société formidable, très, très innovante et elle nous a apporté des nouveautés qui ont changé nos vies », a précisé Mme Vestager.

Google s’est vu infliger une amende après que l’UE ait jugé l’entreprise coupable d’utiliser son moteur de recherche pour favoriser son propre service de comparaison de shopping au détriment de la concurrence. Le géant du Net a proposé la semaine dernière des propositions sur la façon de mettre fin à ces pratiques.