La Commission Européenne confirme l’ouverture d’une enquête approfondie sur la tentative d’acquisition par le groupe Vodafone des activités de Liberty Global en République Tchèque, Allemagne, Hongrie et Roumanie. La CE estime que l’équilibre de la concurrence pourrait remis en cause dans les deux premiers pays cités.

Une enquête préliminaire a mené à des interrogations sur la situation en République Tchèque, où les fournisseurs de services simples verraient leur accès aux marchés du mobile, de l’internet et de la télévision restreints à cause des produits convergents que serait en mesure d’offrir l’entité nouvelle résultant de la fusion.

En Allemagne, où Vodafone affronte Liberty Global sur un certain nombre de marchés à travers un accès fourni par le réseau xDSL de Deutsche Telekom, la commission est préoccupée par la fin de la concurrence entre les deux sociétés fusionnées, un impact possible sur l’investissement dans les réseaux de nouvelle génération et une « augmentation substantielle » de leur poids dans les négociations avec les diffuseurs de programmes TV.

La CE n’a a revanche pas évoqué de soucis relatifs à la concurrence en Hongrie et Roumanie.

« Nous avons toujours anticipé une deuxième phase d’enquête vu l’ampleur et la portée de la transaction, et il est clair que l’UE conserve son autorité de régulation dans cette affaire, note Mike Fries, pdg de Liberty Global dans un communiqué. Cela nous offre une tribune idéale pour démontrer les bénéfices que les consommateurs tireront de la création d’opérateurs pleinement convergents dans ces quatre pays. »

Le mois dernier, la Bundeskartellamt, l’agence antitrust d’outre-Rhin, a demandé un réexamen de l’accord relatif au marché allemand, expliquant qu’il « induirait un changement considérable sur le marché de la télévision par câble et dans le secteur des télécoms ». L’initiative de la CE montre qu’elle a l’intention de conserver son droit d’arbitrage prioritaire dans l’affaire.

Les autres opérateurs allemands n’ont quant à eux pas manqué de faire connaître leur préoccupation, Deutsche Telekom et Telefonica Deutschland se déclarant tous deux opposés au marché.

La CE a maintenant 90 jours ouvrés (soit jusqu’au 2 mai) pour prendre une décision.