Les « bots » qui cliquent sur les publicités en ligne et gonflent artificiellement le volume des données évoluent en permanence et si l’Intelligence Artificielle (IA) peut aider à réduire le problème, il ne disparaîtra pas complètement, mettent en garde des experts lors d’une conférence organisée le 28 février dans le cadre du WMC19 de Barcelone.

Jay Benach, en charge de la stratégie chez White Ops, firme spécialisée dans la cybersécurité, explique que sa société a développé dès 2013 une technologie capable de détecter ces bots, mais que les annonceurs voulaient trouver un moyen de leur interdire complètement l’accès l’écosystème. White Ops a alors conçu un algorithme d’apprentissage pour une machine intelligente capable en théorie de répondre au besoin.

Six ans plus tard, bien des annonceurs pensent que le problème a disparu et que la fraude est sous contrôle. Mais en fait il n’en est rien, comme le prouve la récente campagne orchestrée par le gouvernement américain contre la « plus grosse fraude publicitaire par bot jamais lancée ».

« Ces bots ont opéré dans l’écosystème d’annonces tout entier pendant des années » en Europe et aux Etats-Unis « et faisait partie intégrante des modèles de campagnes publicitaires », continue Jay Benach.

La fraude a infecté 1,7 million de machines, imitant le comportement humain, gaspillant l’argent des annonceurs et aidant les criminels à se remplir les poches.

L’excès de confiance dans les modèles de données a conduit à des erreurs, affirme Jay Benach, parce que la fraude n’apparaît pas toujours comme une anomalie visible : il suffit aux criminels de pervertir une petite partie de l’écosystème pour réaliser d’énormes profits.

Les hackers « utilisent des voix tortueuses pour persévérer dans leurs attaques et maximiser leurs profits à l’aide des bots et en les détectant par l’IA nous pouvons garder un temps d’avance », intervient pour sa part James Hilton, pdg de l’agence de marketing M&C Saatchi Performance.

James Hilton appelle l’industrie à s’unir pour maîtriser la menace, tout en admettant qu’il serait naïf de croire qu’elle puisse être totalement éliminée.