Pendant bien des années une économie fermée et fermement contrôlée par l’État, l’Éthiopie cherche aujourd’hui à vendre des parts minoritaires de l’opérateur national Ethio Telecom à des investisseurs domestiques et étrangers.

La coalition du Front Démocratique Révolutionnaire du Peuple Ethiopien (FDRPE), au pouvoir depuis 1991, avait jusqu’à présent considéré comme sacro-saint son monopole des télécoms, un des tous derniers en Afrique. Un communiqué cité par Bloomberg et reprenant l’agence Ethiopian News vient cependant d’expliquer qu’Addis-Abeba croit désormais que des intervenants extérieurs « disposant de compétences et de capitaux étrangers peuvent jouer un rôle critique dans notre croissance ».

« Bien que la majorité du capital restera détenue par l’État, des parts dans Ethio Telecom, Ethiopian Airlines, Ethiopian Power et la Compagnie maritime de transport et de logistique seront vendues à des investisseurs domestiques et étrangers », explique le gouvernement.

Ce pas important est en phase avec la stratégie du nouveau Premier Ministre Abiy Ahmed, qui vise à introduire des réformes dans l’économie d’Afrique où la croissance est la plus rapide, si l’on en croit le Fonds Monétaire International.

Selon Reuters, des investisseurs ont expliqué que leur ouvrir de nouveaux secteurs pourrait subvenir à la pénurie de devises dans le pays.

Le mois dernier, la direction d’Ethio Telecom a indiqué qu’elle souhaitait laisser des entreprises locales utiliser ses infrastructures pour proposer des services, un geste qui pourrait attiser la concurrence.

En attendant, la nouvelle réveille des appétits. Les groupes sud-africains Vodacom et MTN, très présents en Afrique de l’Est, ont d’ores et déjà signalé leur intérêt pour l’Éthiopie.