Les fournisseurs de contenu et d’applications (Content and Application Providers, CAP) augmentent leurs investissements dans les réseaux,  les locaux et l’équipement, affirme un nouveau rapport signé Analysys Mason.

Les fournisseurs de contenu et d’applications – et les fournisseurs de service en leur nom – ont investi entre 28 et 36 milliards de dollars par an ces trois dernières années (2011-13, soit une moyenne annuelle de 33 milliards), selon Analysys Mason.

76 % de la somme (soit 25 milliards) a été dépensée directement par les fournisseurs de contenu et d’applications, et en moyenne, les trois plus grands représentants du marché ont investi 9% de leur bénéfice 2011-2013 dans les réseaux, les locaux et l’équipement.

Sans surprise, l’hébergement continue d’être le principal destinateur des investissements directs (24 milliards) mais les « grands CAP investissent de plus en plus dans les réseaux physiques câblés », affirme le rapport, qui se focalise sur l’hébergement, le transport et la distribution aux FAI.

Par exemple, Facebook fait partie du système Asia Pacific Gateway et Google participe aux câbles UNITY depuis 2008, South-East Asia Japan Cable depuis 2011 et, depuis 2014, au FASTER (2014). The grands acteurs de l’internet investissent également dans des réseau de distribution de contenu (content delivery networks ; CDN) pour fournir aux abonnés une vidéo de meilleure qualité. Environ 22% du trafic Internet passe par un CDN maison, selon le report.

De tels investissements par Facebook et Google ne menacent guère les opérateurs de télécoms, estime Andrew Kloeden, chercheur chez Analysys Mason et coauteur du rapport. « Nous les voyons comme complémentaires à ceux des telcos. L’investissement dans les réseaux de distribution du contenu et l’hébergement est une nécessité. Si eux (les CAP) ne le font pas, quelqu’un devra le faire à leur place. »

Le rapport n’aborde pas cependant l’épineux problème de l’accès large bande, qui intéresse également Google, comme l’ont montré les récents investissement dans la FTTH au Kansas. Les changements d’utilisation du spectre aux Etats-Unis, par exemple, pourraient ouvrir de nouvelles opportunités pour les entreprises d’Internet.

En avril 2014, la FCC a proposé  une bande 3,5 GHz permettant le partage de spectre. La FCC vise un accès divisé en tiers : le premier, destiné aux radars et aux satellites fixes, le second aux accès prioritaires (à travers un spectrum access system ; SAS)  et le troisième aux accès généraux autorisés, selon les mots prononcés à Londres en septembre au 5G Huddle par Kent Rochford, co-directeur du Centre NIST/NTIA pour les Communications Avancées. « Un tel type d’accès pourrait être payant, encourageant de nouveaux business models, a expliqué Kent Rochford.

Vous pourriez monter des activités d’analyses de données. Cela pose la question de ce qu’est un opérateur », a noté Kent Rochford, avant de poser la question : « qu’en serait-il si les propriétaires de bases de données achetaient du temps de communication et distribuaient des SIM ? »