Greg Peters, co-pdg de Netflix, a profité de la tribune offerte par le MWC de Barcelone pour riposter aux opérateurs qui réclament un partage du coût des réseaux plus équitable. Pour le patron de la chaîne de télévision par abonnement, le succès des offres de contenu sur internet représente une opportunité pour toutes les parties.

« Quelques uns de nos partenaires fournisseurs d’accès internet (FAI) ont proposé de taxer les entreprises du secteur du divertissement pour subventionner leurs infrastructures de réseaux. Mais comme le commissaire Breton l’a dit hier, il ne s’agit pas de choisir entre les « big telco » et les spécialistes du contenu », a tonné Greg Peters dans un keynote.

Greg Peters faisait référence aux commentaires donnés la veille à Barcelone par le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, qui a refusé de prendre partie dans l’affaire dite du « partage équitable » (fair share) – la question de savoir qui doit prendre en charge les coûts de déploiement futurs de la 5G et des réseaux fixes haut débit.

Le pdg de Netflix a rappelé que sa société a investi plus de 60 milliards de dollars dans la production de contenu ces cinq dernières années, soit plus de 50 % de son chiffre d’affaires sur la durée.

« Certains de nos FAI partenaires sont effrayés par la montée des coûts, mais il faut regarder les statistiques : le trafic internet a augmenté d’environ 30 % par an sur les cinq dernières années, a ajouté Greg Peters. Et les FAI ont géré cette croissance, en maintenant des coûts stables pendant la même période grâce aux économies réalisés en optimisant l’efficacité de leurs réseaux. »

Le patron de Netflix a observé en outre que « nos marges sont significativement plus faibles que celles de BT ou Deutsche Telekom. On pourrait parfaitement arguer que ces telcos devraient payer les entreprises du divertissement pour le coût des contenus, parce qu’une taxe comme celle qu’ils proposent pourrait avoir des effets très néfastes ».

Greg Peters a insisté encore sur le fait que si les telcos et les FAI affirment que les taxes réclamées s’appliqueraient seulement à des sociétés comme Netflix, la situation va nécessairement changer à terme car les « chaînes classiques passent de la diffusion linéaire au streaming pour offrir à leurs clients les mêmes bénéfices que ceux offerts par l’internet ».

« Nous sommes partenaires commerciaux avec plus de 160 telcos et FAI dans le monde, dont beaucoup proposent directement à leurs clients un abonnement comprenant Netflix. Les consommateurs adorent ces offres groupées… Et cela démontre la valeur que nous représentons lorsque nous collaborons », a conclu Greg Peters.