La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), gardienne tricolore de la confidentialité des données personnelles, vient de mettre en demeure WhatsApp de se conformer à ses instructions sous un mois ou faire face à des sanctions, après une enquête portant sur le partage de données avec Facebook.

L’affaire remonte au 25 août 2016. Whatsapp met alors à jour les conditions d’utilisation et la politique de confidentialité liées à l’app du  même nom, explique le communiqué de la Cnil. Whatspap précise alors que « les données de ses utilisateurs sont désormais transmises à la société Facebook Inc. pour trois finalités : le ciblage publicitaire, la sécurité et l’évaluation et l’amélioration des services (« business intelligence »). »

Or, estime la Cnil, « Si la finalité de sécurité peut être regardée comme essentielle au bon fonctionnement de l’application, il en va différemment de la finalité de « business intelligence » qui via l’analyse du comportement des utilisateurs de l’application, vise à améliorer ses performances et à optimiser son exploitation. »

La Cnil reproche en particulier le fait que le consentement des particuliers n’est pas « valablement recueilli » car il n’est pas spécifique à la finalité de « business intelligence » : « Lors de l’installation de l’application les utilisateurs doivent accepter que leurs données soient traitées pour le service de messagerie, mais également, de manière générale, par Facebook Inc., pour des finalités accessoires, telle que l’amélioration de son service. » En outre, souligne la Cnil, le consentement n’est pas libre : « le seul moyen de s’opposer à la transmission des données pour la finalité accessoire de « business intelligence » est de désinstaller l’application. »

WhatsApp n’a en outre pas répondu à plusieurs requêtes successives de la Cnil visant à obtenir un échantillon des données personnelles transférées à Facebook, car la société estime n’avoir à obéir qu’aux lois de son pays de base, les États-Unis.

A noter que le partage de données entre WhatsApp et Facebook a fait l’objet de nombreuses critiques au niveau européen.