Le Commissaire européen Thierry Breton regrette la lenteur avec laquelle les autorités nationales des pays membres de l’UE infligent des restrictions aux équipementiers jugés à risque, soulignant que les mesures destinées à exclure ZTE et Huawei de la 5G sont justifiées et en droite ligne des recommandations européennes.
Thierry Breton s’exprimait à l’occasion de la publication d’un deuxième rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de la boîte à outils de l’UE sur la cybersécurité des réseaux 5G édictée il y a plus de trois ans. Le Commissaire déplore que seuls dix pays de l’UE ont mis en place des mesures de restriction ou d’exclusion vis-à-vis des équipementiers considérés comme porteurs de risques : « C’est trop lent, et cela pose un risque de sécurité majeur et expose la sécurité collective de l’Union. ».
Dans un communiqué associé au discours de Thierry Breton, la CE considère que « les décisions adoptées par les États membres pour appliquer des restrictions à Huawei et à ZTE ou pour les exclure des réseaux 5G sont justifiées et conformes à la boîte à outils 5G ».
« À l’instar de ces décisions, et sur la base d’un vaste faisceau de renseignements disponibles, la Commission considère que Huawei et ZTE présentent en fait des risques sensiblement plus élevés que les autres fournisseurs 5G », ajoute le communiqué.
Tout en soulignant les progrès accomplis dans l’UE, la CE annonce qu’elle « prendra des mesures afin d’éviter d’exposer ses communications professionnelles à l’utilisation de réseaux mobiles qui comptent Huawei et ZTE parmi leurs équipementiers ».
Selon le rapport sur l’implémentation de la boîte à outils, 24 États membres ont adopté ou sont en train d’élaborer des mesures législatives conférant aux autorités nationales le pouvoir de procéder à une évaluation des fournisseurs et d’appliquer des restrictions. 10 États membres ont imposé des restrictions et 3 autres travaillent actuellement à la mise en œuvre d’une législation nationale pertinente.
Discrimination
Consulté par Mobile World Live, Huawei a formellement désapprouvé les commentaires des représentants de la Commission Européenne, expliquant « que tout ceci n’est assurément pas basé sur une étude technique vérifiée, transparente et objective des réseaux 5G ».
Huawei s’insurge contre « le fait de publiquement désigner une entité individuelle » comme « équipementier à haut risque » (high risk vendor, ou HRV), notant qu’agir ainsi « sans base légale va à l’encontre des principes du libre commerce ».
« Il est de la plus haute importance de souligner que le qualificatif discriminatoire de HRV ne peut s’appliquer à un équipementier en dehors d’une procédure justifiée et contradictoire. En tant qu’intervenant économique dans l’UE, Huawei a des droits non négligeables en ce qui concerne les procédures et devrait être protégé par les lois de l’UE et des États membres », affirme l’équipementier.
Huawei rappelle les engagements pris en matière de sécurité par son Cyber Security Transparency Centre de Bruxelles de même que sa volonté de continuer à « fournir des produits et services dignes de confiance et certifiés mondialement, connectant des millions d’ Européens ».
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