Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC, ou European Consumer Organisation en Anglais), une organisation appuyée par l’Union Européenne, réclame un examen approfondi du rachat de Fitbit par Google, signé fin 2019 pour 2,1 milliards de dollars. Le BEUC s’inquiète de voir le géant du Net s’emparer d’une position dominante dans le domaine des services numériques liés à la santé et sur le marché des « wearables ».

Dans un rapport, le BEUC explique que l’accord projeté « représente un cas d’école pour la Commission Européenne (CE) en ce qui concerne l’analyse des effets que l’accumulation de données par acquisitions successives peut avoir sur la concurrence. »

Pour le BEUC, la Commission devrait étudier l’impact sur la « concurrence et l’innovation » que pourrait impliquer un deal qui permettra à Google de s’emparer des « données et des capacités de collecte exceptionnelles » apportées par Fitbit. L’organisation de consommateurs demande également à la CE d’étudier l’impact du rachat sur les marchés du numérique et de la santé ainsi que les conséquences d’une possible réduction de l’offre dans le secteurs des « wearables », qui pourrait nuire aux options proposées aux consommateurs en matière de protection des données privées.

Le BEUC, qui représente 45 organisations originaires de 32 pays, note que Google pourrait utiliser les données apportées par Fitbit « à son propre profit », sapant ainsi la capacité des concurrents à « proposer de nouveaux produits aux consommateurs ».

Côté santé, le document du BEUC mentionne que certaines décisions passées de la CE ont contribué à l’émergence de géants dont le comportement a justifié par la suite des interventions, soulignant que ce genre de souci est plus facile à « prévenir que guérir ».

Le BEUC n’est pas la seule organisation européenne qui s’inquiète de voir Fitbit passer dans le giron de Google. En février, l’European Data Protection Board a également mis en garde contre les risques que le rachat ferait peser sur la protection des données privées.

Le dossier doit encore être examiné par le Department of Justice américain.