Huawei, dont la directrice financière a été arrêtée au Canada pour avoir violé des sanctions internationales relatives au commerce avec l’Iran, pourrait avoir entretenu des liens jusqu’à présent insoupçonnés avec deux sociétés au centre d’investigations menées par le Département américain de la justice, selon Reuters.

Washington accuse Huawei d’avoir trompé des banques internationales à propos de transactions avec l’Iran impliquant Skycom Tech, entreprise basée à Téhéran, et maintient que le fabricant chinois contrôle cette société et l’a utilisée pour vendre des équipements à la République Islamique.

Huawei riposte pour sa part que Skycom Tech n’est qu’un partenaire commercial et que les deux sociétés sont indépendantes.

Reuters confirme cependant les allégations de Washington en établissant des liens entre Huawei et la structure propriétaire de Skycom Tech, Canicula Holdings, une société enregistrée à Maurice.

Reuters affirme par ailleurs avoir trouvé en Iran et en Syrie des documents qui montrent qu’un haut cadre de Huawei a dirigé Skycom Tech dans la République Islamique. Reuters a en outre découvert qu’au moins trois personnes portant des noms chinois disposaient de droits de signature sur des comptes bancaires iraniens appartenant à la fois à Huawei et Skycom Tech.

Reuters cite enfin un avocat moyen-oriental, qui rapporte que Huawei a dirigé des opérations en Syrie via Canicula Holdings.

L’arrestation de Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei, a accentué encore la tension entre Beijing et Washington, déjà détériorée par des mois de guerre commerciale. Le gouvernement chinois a appelé le Canada a libérer Mme Meng avant de placer 13 citoyens canadiens en détention, dont deux sont accusés d’espionnage.