Bharti Airtel a décidé d’abandonner les pourparlers en vue d’une fusion avec son concurrent local Telkom Kenya suite à une série de désaccords portant en particulier les plans d’investissements futurs, selon Reuters.

Les discussions avaient débuté en avril. A l’époque, la presse avait expliqué que les négociations portant sur des opérations communes constituaient un premier pas en vue d’un rachat en bonne et due forme par Airtel.

Le groupe indien a cependant changé d’avis et décidé d’abandonner une fusion qui aurait pourtant donné naissance à un opérateur mieux armé pour lutter contre l’acteur dominant du marché, Safaricom.

Bien que les autorités de Nairobi soient décidées à encourager la concurrence, il n’est pas certain que réduire le nombre des opérateurs ait été pour elles une façon acceptable d’y parvenir.

Selon les chiffres de GSMA Intelligence, Airtel disposait au premier trimestre de 18 % du marché (IoT cellulaire inclus), contre 9 % à Telkom Kenya et 72 % à Safaricom.

Le 4e et dernier opérateur mobile, Faiba, est entré sur le marché en décembre 2017 avec une offre 4G destinée à compléter l’offre fixe de sa société sœur, Jamii Telecom. Sa part tournait autour de 1 % à la fin du 1er trimestre.

Position écrasante
Le manque de compétition sur le marché des télécoms au Kenya fait l’objet de critiques répétées de la part des politiciens et des rivaux industriels de Safaricom, frustrés de voir Safaricom dominer aussi nettement les services mobiles et financiers.

Bien que certains politiciens et qu’une enquête indépendante aient suggéré que Safaricom soit scindé en deux entités, la Communications Authority of Kenya s’y est refusée.

Safaricom a tout de même accepté quelques concessions, notamment sur l’interopérabilité de ses services financiers sur mobile, mais les autorités n’envisagent pas moins des mesures plus contraignantes. La publication prochaine d’un rapport complet sur l’état de la concurrence dans le secteur devrait préciser ce que le gouvernement compte faire à ce sujet.