Le P-dg d’Orange, Stéphane Richard s’est rendu jeudi 11 juin en Israël pour deux jours, afin de tenter de résoudre l’imbroglio politico-diplomatique déclenché par la question d’un accord de licence local entre Orange et l’opérateur Partner Communications.

Cette visite fait suite aux commentaires de M.Richard la semaine passée au Caire. Il avait indiqué alors qu’Orange, dont la République Française est actionnaire à 25 %, renoncerait à ses accords de licence en Israël « demain matin » si les contrats le permettaient.

Israël avait pris ombrage de la remarque, redoutant de se voir couper économiquement et diplomatiquement de l’Occident en réaction au blocage des négociations avec les Palestiniens. Des groupes humanitaires accusent, eux, Partner Communications de favoriser par ses infrastructures de télécoms la colonisation illégale des territoires palestiniens et demandent à Orange de mettre fin à son accord de marque. Quant à la France, elle avait averti il y a un an les investisseurs que détenir des parts dans des entreprises opérant dans les colonies fondées en territoire palestinien comportait des risques légaux.

 

A la suite de l’affaire du Caire, M.Richard avait convoqué une conférence de presse, indiquant qu’ « Orange ne soutient aucune forme de boycott, en Israël ou ailleurs dans le monde. » Orange a par ailleurs dénié tout contenu politique aux commentaires de M.Richard, suggérant que la fin de l’accord avec Partner (qui a acquis, avant le rachat d’Orange par France Télécom en 2000, le droit d’exploiter la marque jusqu’en 2025)  serait « en ligne avec le développement de la stratégie de marque ». Orange « ne souhaite pas maintenir sa marque dans des pays où la société n’est pas, ou n’est plus, un opérateur », a indiqué un communiqué. Un porte-parole avait ensuite résumé toute l’affaire à un « malentendu ».

Le Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu avait alors invité M.Richard à se rendre en Israël pour s’excuser. Il avait également demandé à l’ambassadeur de l’Etat hébreux en France de ne pas rencontrer le P-dg d’Orange. « S’il veut s’expliquer, il peut venir le faire sur place », aurait expliqué le chef du gouvernement de Jérusalem. C’est désormais chose faite.