Le directoire de Telecom Italia approuve la décision de renforcer l’offre de contenu de l’opérateur et examine la possibilité d’externaliser son réseau fixe, dans le but apparent de riposter aux autorités italiennes.

Dans un communiqué présentant les mesures clés envisagées par le groupe pour les années 2018 à 2020, Telecom Italia confirme que des discussions sont en cours avec le télédiffuseur Mediaset et d’autres fournisseurs de contenu afin d’étoffer l’offre vidéo sur fixe et mobile.

Telecom Italia révèle également avoir mis à l’étude plusieurs scénarios de séparation des réseaux fixes et mobiles déjà utilisés dans le monde pour voir s’ils seraient applicable en Italie.

L’externalisation des réseaux fixes doit soulager la pression exercée par le régulateur des télécoms italien, Agcom, qui a plusieurs fois fait part de ses préoccupations relatives à la concurrence dans le pays.

En octobre, selon Reuters, Agcom a étudié des mesures destinées à forcer Telecom Italia à créer une compagnie indépendante pour ses télécoms fixes. Plus tard dans le même mois, le président du directoire de l’opérateur, Arnaud de Puyfontaine, a confirmé que des pourparlers étaient en cours avec les autorités pour résoudre le problème.

Querelles
La séparation des activités fixes et mobiles en Italie n’a rien de nouveau. Mais Agcom a fait monter la tension ces derniers mois en se penchant de plus près sur Telecom Italia et ses relations avec son plus gros actionnaire, Vivendi.

Vivendi est en conflit avec Rome à propos du contrôle réel de Telecom Italia, raison pour laquelle le gouvernement a imposé à l’opérateur un droit de regard sur certaines activités considérées comme stratégiques.

Vivendi se heurte également à Agcom à propos de ses intérêts Mediaset. En plus de détenir 24 % dans Telecom Italia, le groupe français est également le 2e actionnaire du télédiffuseur avec 28,8 %.

En avril, Agcom a ordonné à Vivendi de réduire sa part dans l’une ou l’autre des deux sociétés afin de se plier aux règles nationales régissant la propriété des médias. Des discussions sont en cours à ce sujet.

Enfin, le groupe Vivendi est également embarqué dans un conflit légal avec Mediaset sur le renoncement au rachat de la chaîne de télévision payante Premium en 2016.

Selon Reuters, le nouvel accord portant sur le contenu pourrait apaiser les tensions entre  Vivendi et les autres gros actionnaires de Mediaset.