Le pdg d’Orange, Stéphane Richard, s’est montré particulièrement en forme à Londres lors de la conférence des investisseurs du groupe français, insistant sur le fait que sa position de « chef de file de la convergence dans le monde » le place en excellente position pour la 5 G, et remettant les pendules à l’heure quant aux rumeurs de fusions et acquisitions.

Stéphane Richard a décrit l’année 2017 comme « décisive » pour Orange, la croissance récente démontrant que son plan stratégique, baptisé Essentials2020, fonctionne parfaitement.

Tout en offrant un panorama des progrès réalisés dans les secteurs du mobile, de la FTTH et des services annexes (contenu, services financiers sur mobile), le pdg a saisi l’opportunité de mettre fin à certaines rumeurs concernant les fusions-acquisitions. Orange a établi, a-t-il expliqué quatre priorité sur ce sujet, en ligne « avec notre transformation ». Mais il a insisté sur le fait que l’expansion dans de nouveaux pays n’en faisait pas partie : « Je suis clair, étendre notre présence n’est pas notre priorité », a-t-il martelé.

Le premier objectif d’Orange est plutôt de se placer comme un leader des télécoms là où le groupe est déjà, en particulier à travers l’investissement dans le réseau. « Cela pourrait signifier une consolidation sur le marché mobile, là où c’est possible et approprié », a ajouté M.Richard.

Le pdg s’est également engagé à développer de nouvelles technologies et d’y investir également afin d’améliorer l’expérience client et baisser les prix : « Il y a là des opportunités inexploitées. De nouvelles technologies, comme l’Intelligence Artificielle (IA) et le « big learning », pourront nous permettre de réaliser ces objectifs. Et les fusions et acquisitions sont une façon d’acquérir ces compétences plus rapidement. »

M.Richard a également expliqué qu’Orange pourrait muscler son offre de contenu et ses services financiers sur mobile par des injections de liquidités.

Au niveau de la consolidation paneuropéenne en général, Stéphane Richard a expliqué qu’elle n’était pas stoppée ou gênée par la régulation mais qu’un mouvement d’Orange dans cette direction était peu probable.

Convergence, 5G
Marie-Noëlle Jégo-Laveissière, directrice exécutive en charge de la Division Innovation, Marketing et Technologies (IMT), a précisé pour sa part que la position de « leader européen dans la FTTH » favorise les préparatifs d’Orange sur la 5G, puisqu’elle permettra de s’appuyer sur l’existant au moment de déployer la technologie en 2020.

« En France, plus de 90 % de nos sites mobiles sont connectés en fibre, donc prêts pour la 5G, ce qui signifie des coûts d’implémentation limités. »

Orange se prépare déjà pour les ventes aux enchères de spectre dans tous les pays d’Europe où le groupe est présent.

Marie-Noëlle Jégo-Laveissière a ajouté que les investissements spécifiques à la 5G entre 2017 et 2020 seront « marginaux ».

Orange Bank
Stéphane Richard a annoncé que le succès d’Orange Bank, service lancé en France en novembre après plusieurs reports, dépassait les espérances avec 30 000 comptes ouverts dans les dix jours suivant l’ouverture.

Le pdg a souligné que le moment était opportun pour lancer un tel service, 90 % des personnes nées depuis l’an 2000 ayant exprimé leur intention d’utiliser une banque en ligne avant la fin de l’année. Il a également réaffirmé que les services financiers sur mobile occupaient une place centrale dans la vision à long terme du groupe. M.Richard a cependant concédé qu’il n’était pas à même de donner des pronostics sur les retours attendus d’Orange Bank.

Mise à jour sur la stratégie
Orange est parvenu à peu près à mi-chemin de son programme stratégique Essentials2020, et Stéphane Richard a loué « l’investissement ciblé, l’amélioration des services et l’insistance renouvelée sur la relation client » qui ont permis de retrouver une tendance positive et un retour à la croissance.

M.Richard note qu’Orange a annoncé son 9e trimestre consécutif de croissance au 3e trimestre 2017, avec des Bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements (Baiia) en hausse constante depuis 2015.

Dans un communiqué, Orange a indiqué avoir déjà dépassé les 3 milliards d’euros d’économies brutes prévus pour la période 2015-2018 et va maintenant vise à économiser un autre milliard entre 2019 et 2020 grâce à un effort de numérisation accru, la simplification et le partage de ressources.

Après avoir bénéficié d’un Baiia ajusté en hausse de 2 % en 2017, Orange prévoit « une accélération du taux de croissance en 2018 ». L’investissement culminera l’an prochain à 7,4 milliards, avant de décliner en 2019.