Après des mois de polémiques et malgré l’opposition résolue des associations de défenses des droits civiques, c’est fait : le gouvernement de Kampala va taxer l’utilisation de WhatsApp, Viber, Skype et autres apps de communication et de médias sociaux, tout en prélevant son écot sur les transactions financières assurées par mobiles.

Les utilisateurs de services « over-the-top », notamment les apps de messagerie superposées aux services proposés par les opérateurs mobiles, vont être taxés à hauteur de 0,05 dollars par jour.

La nouvelle taxe sur la monétique sur mobile consiste, elle, en un prélèvement de 1 % sur les transactions, à partager entre payeurs et bénéficiaires.

Le gouvernement ougandais a approuvé ces mesures dans le cadre d’une loi fiscale qui introduit d’autres impôts payables par les citoyens.

Dans un communiqué, le Comité des finances, du plan et du développement économique du pays explique qu’il est « injuste et inéquitable » que les clients utilisant WhatsApp, Viber ou Skype ne paient pas de taxe, alors que ceux qui emploient les services vocaux des opérateurs y sont astreints.

Cependant, la nouvelle législation fait l’objet de critiques renouvelées dans le pays. Selon des sources citées par Reuters, la taxation est politiquement motivée : elle serait un moyen d’étouffer les « ragots » qui circulent sur les dirigeants du pays.

Alors que la taxe sur les médias sociaux est considérée comme une entrave à la libre parole, on reproche à celle sur la monétique de frapper plus gravement les membres les plus pauvres de la société.

Les autorités affirment, elles, que les deux taxes constituent simplement un moyen de lever des fonds et de mieux répartir l’impôt dans le pays.