Les concurrents de WhatsApp ont semble-t-il été contactés par des fonctionnaires antitrust de l’UE à propos de l’acquisition de la plus populaire des applications de messaging par Facebook pour 19 milliards de dollars.

Selon des sources propres au Wall Street Journal, des questionnaires détaillés ont été envoyés à un certain nombre d’entreprises du domaine, dans le but de mesurer à quel point le rachat pourrait affecter la libre concurrence. Au moins deux des sociétés contactées auraient fait part de leur inquiétude de se voir éjectées du marché, évoquant le volume écrasant du trafic combiné de Facebook et WhatsApp.

Les sociétés contactés se sont également vu demander à quel point elles contrôlaient et utilisaient les données personnelles associées aux services qu’elles offrent.

Cette démarche intervient en amont d’un examen formel de la fusion par l’UE, examen qui aurait été improbable si Facebook ne l’avait sollicité, WhatsApp ne générant pas assez de chiffre en Europe pour justifier une enquête automatique.

Le géant des réseaux sociaux a demandé en effet à l’UE de conduire une enquête dans les 28 pays de l’Union en mai pour éviter la possibilité d’avoir à faire face à des enquêtes séparées pays par pays.

Selon le Wall Street Journal, l’industrie européenne des télécoms milite contre la fusion pour le motif que les sociétés OTT utilisent les infrastructures sans pour autant s’exposer à toutes les taxes et restrictions réglementaires associées. Cependant, certains juristes spécialisés dans la législation antitrust estiment que cet argument est difficilement tenable à cause de la nature sans cesse changeante des communications online.

L’US Federal Trade Commission a rappelé en avril à Facebook et WhatsApp leurs obligations quant au respect de la protection de la vie privée des consommateurs, y compris le fait que WhatsApp devrait continuer d’honorer ses promesses après la fusion.