L’Allemagne serait sur le point d’autoriser Huawei à fournir des équipements pour les réseaux 5G outre-Rhin, refusant ainsi d’écouter les appels à l’embargo émis des États-Unis, affirme Reuters.

Selon une source gouvernementale haut placée citée par l’agence de presse britannique, l’Allemagne devrait publier cette semaine un « catalogue sécuritaire » finalisé par le régulateur national des réseaux et l’autorité en charge de la cybersécurité.

Le document doit souligner que l’Allemagne souhaite offrir les mêmes chances à tous les constructeurs pour la construction des réseaux 5G, refusant tout embargo et permettant ainsi à Huawei de travailler avec les opérateurs du pays.

« L’approche allemande n’a pas prévu, et ne prévoit pas, de clause qui puisse conduire à l’exclusion d’une société quelle qu’elle soit », affirme la source de Reuters.

Cette décision d’ouvrir ainsi le marché n’est pas une grande surprise. En dépit des pressions de Washington, tant l’Allemagne que le Royaume-Uni ont indiqué qu’Huawei jouerait un rôle dans le déploiement de la 5G.

La semaine passée, la Commission Européenne a également refusé de mettre Huawei à l’écart suite à une évaluation des risques encourus par les réseaux 5G, bien qu’elle ait mis en garde contre les menaces posées par les États ainsi que les inconvénients de placer toute une infrastructure entre les mains d’un unique fournisseur.

Selon Reuters, les opérateurs allemands se sont opposés aux appels à une interdiction d’Huawei, qui est accusé par Washington d’implanter des porte dérobées dans ses équipements aux fins d’espionnage.

Huawei est un des leaders en matière d’équipements 5G et les opérateurs allemands craignent qu’un embargo ne retarde de plusieurs années le lancement de la technologie et coûte des milliards supplémentaires en frais de déploiement.

Les règles de conduite préparées par les autorités allemandes imposent cependant à Deutsche Telekom, Vodafone et Telefonica d’identifier les éléments critiques de leurs réseaux et de leur appliquer des mesures de sécurité renforcées, selon le journal Handelsblatt.

Les mêmes règles stipulent en outre que les équipementiers devront payer des pénalités à leurs clients s’il apparaît que leurs matériels ont servi à espionner.