Beijing lance une nouvelle initiative mondiale en faveur de la sécurité des données et en profite pour lancer une attaque à peine déguisée contre les manœuvres américaines visant à exclure Huawei et d’autres industriels chinois des réseaux mobiles.

Dans un discours annonçant un programme destiné à unir l’industrie des télécoms autour de principes communs destinés à sécuriser les données, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a fustigé « un certain pays », coupable selon lui d’avoir formulé « des accusations sans fondements contre d’autres au nom de la propreté des réseaux ».

Selon Wang Yi, ce pays resté sans nom aurait utilisé la « sécurité comme prétexte pour s’en prendre aux entreprises d’autres pays jouissant d’une avance concurrentielle ». Le ministre a appelé à ce que des « actes d’intimidation aussi flagrants » soient rejetés en faveur d’une nouvelle approche.

Le vaste programme que propose donc Beijing se décline en huit points clés destinés à aborder objectivement le problème de la sécurité des données, maintenir une chaîne d’approvisionnement mondiale ouverte, empêcher l’utilisation des technologies de l’information pour nuire aux infrastructures critiques d’autres pays ou y voler des informations et s’opposer à l’emploi de la technologie pour conduire une surveillance de masse d’autres nations.

Tac au tac
Les commentaires de Wang Yi constituent manifestement la réponse chinoise au programme Clean Networks lancé en avril 2020 par Washington et qui intègre une initiative restreignant l’utilisation d’équipements Huawei dans les communications mobiles entre les Etats-Unis et ses représentations diplomatiques à l’étranger.

Le Secrétaire d’État Michael Pompeo a ajouté en août cinq nouveaux points, en particulier un plan destiné à interdire aux fabricants et aux opérateurs chinois « non fiables » de traiter des communications internationales.

Michael Pompeo a également présenté des mesures visant à empêcher Huawei et d’autres fabricants chinois d’installer des apps américaines populaires sur leurs appareils, retirer des étagères des app stores américains les apps jugées à risque, prévenir le stockage d’informations sensibles dans des clouds gérés par des sociétés chinoises et, enfin, protéger les données transmises sur les câbles sous-marins.