La Commission Europénne (CE) s’est fixée jusqu’au 26 octobre pour rendre sur verdict sur le rachat de Play, le premier opérateur polonais, par Iliad, annoncé cette semaine.

Dans une communication publiée sur son site web, le régulateur européen précise qu’il donnera alors un feu vert, assorti ou non de conditions, ou qu’il ouvrira une enquête de quatre mois s’il soupçonne des conséquences délétères pour la concurrence.

Iliad a annoncé son intention d’acheter Play pour 3,5 milliards d’euros, procédant en deux temps : d’abord, en acquérant 40 % des parts de l’opérateur auprès de ses deux principaux actionnaires et, ensuite, en lançant une offre publique pour récupérer les parts restantes.

La CE pourrait cependant regarder le dossier de près, Play disposant actuellement d’une part de 29 % du marché polonais.

Iliad, propriété du milliardaire français Xavier Niel, a une réputation de perturbateur. Le groupe a déclenché de féroces guerres des prix en France et en Italie, en cassant les tarifs pour gagner rapidement des parts de marché.

Il est également probable qu’Iliad va tenter d’étendre le secteur d’opérations de Play au-delà de la téléphonie mobile, avec le lancement possible d’offres convergentes dans le pays.

Il est à noter que la CE a adopté ces dernières années une attitude plus dure quant aux fusions touchant le marché des télécoms, bloquant des rapprochements soupçonnés de rompre l’équilibre de la concurrence. La CE s’est ainsi opposée à un accord entre Telia et Telenor au Danemark en 2015, avant de refuser le rachat d’O2 UK par CK Hutchison en 2016.

Cette dernière décision ayant été infirmée par une cour européenne cette année, les observateurs du marché estiment qu’un nouveau tour de consolidation du secteur n’est pas exclu.