Sunil Bharti Mittal, directeur exécutif de OneWeb, considère que le backhaul mobile est le marché qui permettra à l’opérateur de satellites de se démarquer de son concurrent SpaceX.

Dans un briefing destiné à célébrer la fin de la mise en place de la constellation OneWeb en orbite basse (LEO), Sunil Bharti Mittal a concédé que SpaceX était bien son concurrent principal mais il a toutefois noté que le service Starlink soutenu par Elon Musk est plus axé sur le secteur de la grande consommation, marché plus restreint que celui visé par l’opérateur que Bharti Enterprises a aidé à sauver en 2020 conjointement avec le gouvernement britannique.

Pour donner un exemple de l’ampleur du marché visé à l’échelle mondiale, Sunil Bharti Mittal a rappelé que la seule filiale de Bharti Airtel en Afrique dépensait 40 millions de dollars par an en backhaul mobile. Les satellites en principe utilisés sont géostationnaires, option coûteuse qui requiert des stations au sol plus vastes que celles destinées aux constellations en orbite basse (LEO) et consomment donc plus d’énergie, a-t-il expliqué le dirigeant pour illustrer le potentiel de la constellation OneWeb.

M.Mittal a expliqué à Mobile World Live (MWL) que OneWeb génère déjà « plusieurs » millions de dollars par mois avec un service limité à un secteur de 50 degrés nord.

La constellation désormais complètement installée signifie que OneWeb va pouvoir couvrir « chaque centimètre carré » de la planète, a-t-il ajouté.

M.Mittal a reconnu la nécessité de « terminaux légers », mais précisé pour MWL que les opportunités globales vont dépasser le milliard de dollars et que sa société est désormais prête à démarrer sa première année de chiffres d’affaires.

Le lancement de 36 satellites par OneWeb le 26 mars a porté la constellation à 618 engins, dont 588 sont destinés au service commercial.

A noter que 30 satellites doivent être encore lancés avant la fin juin pour étoffer les capacités de redondance.

Secteurs visés

La possibilité d’offrir une couverture mondiale va aider à réduire la fracture numérique, nécessité d’autant plus urgente que l’économie en ligne a décollé, a insisté encore M.Mittal.

Le patron de OneWeb a noté en outre que l’orbite basse favorise une faible latence. Elle est ainsi mieux adaptée aux exigences de connectivité de l’internet haut débit que l’orbite géostationnaire. Les tests réalisés « dans le secteur maritime, les plateformes pétrolières, les avions » ont selon lui donné des « résultats absolument époustouflants ».

En termes de géographie, Sunil Bharti Mittal estime que les meilleurs opportunités vont se présenter en Amérique Latine et en Afrique. OneWeb discute selon lui déjà avec plusieurs clients possibles dans ces régions, où « un grand nombre de stations au sol sont déjà en place ».

Des discussions sont également en cours pour fournir des connexions aux secteurs de la défense en Inde et aux Etats-Unis, ou encore avec « les grands fournisseurs de contenu pour un backup du cloud » – un des grands intérêts du service de OneWeb est justement de n’être pas affecté par les « vrais nuages » et les désastres naturels.

Sunil Bharti Mittal termine en précisant que OneWeb planifie déjà le lancement d’une seconde génération de satellites. S’il faudra bien entendu la financer, un rapprochement en cours avec Eutelsat « limitera les appels au capital ».