Le câblo-opérateur américain Charter Communications, n°4 du marché, a annoncé le 26 mai son intention de fusionner avec son concurrent, le n°2 Time Warner Cable. L’accord, d’un montant évalué à 55,3 milliards de dollars, comprend en outre un troisième partenaire mineur : Bright House Networks, que Charter veut englober dans la fusion. L’ensemble, rebaptisé New Charter, devrait combiner 23,9 millions de clients dans 41 Etats. De quoi rivaliser avec le n°1, Comcast, fort de 27 millions de clients.

 

L’annonce peut être présentée comme une victoire pour le milliardaire américain John Malone, principal actionnaire de Charter, et une défaite pour Comcast, qui avait tenté de s’emparer de Time Warner avant de voir ses espoirs anéantis le mois dernier par la Federal Communications Commission, le régulateur américain, inquiet de voir émerger un monopole. Il peut s’agir aussi d’un revers pour le groupe français Altice, à qui l’on prêtait également des intentions offensives sur Time Warner, dans la foulée du rachat de Suddenlink Communications annoncé le 20 mai dernier.

 

Reste que tout n’est pas gagné pour John Malone. Les mêmes raisons qui ont fait échouer la fusion Comcast-Time Warner pourraient intervenir à nouveau à propos de l’offre de Charter. « La FCC examine les mérites de chaque fusion et détermine s’ils sont dans l’intérêt du public, a pour l’heure commenté Tom Wheeler, président de l’instance de régulation américaine. Dans ce cadre, démontrer l’absence de préjudice n’est pas suffisant. La Commission va se pencher sur les bénéfices à attendre pour les consommateurs américains si l’accord devait être approuvé. »