Dans un effort en faveur du déploiement des réseaux en Europe, Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur, a proposé une refonte en profondeur des règles d’attribution de spectre aux opérateurs mobiles.

Dans le cadre d’une allocution au MWC24 de Barcelone, Thierry Breton a suggéré que, pour assurer que tous les Européens puisse profiter des technologies mobiles les plus avancées, les licences d’exploitation de spectre radio ne soient plus accordées au plus offrant mais à l’opérateur prêt à investir dans le déploiement le plus rapide.

« Les entreprises et les citoyens européens restent au centre de notre ambition, mais nous devons tenir compte des besoins d’une économie moderne et compétitive », a concédé le Commissaire.

« Nous devons adopter une politique unique concernant le spectre partout en Europe et appuyer des options plus opportunes et abordables, a continué Thierry Breton. En ce qui concerne la 6G, nous ne pouvons pas nous permettre des retards dans le processus d’attribution du spectre, avec d’énormes différences temporelles entre États membres. Nous ne pouvons tolérer une réédition de ce qui s’est passé avec la 5G, où le processus n’est toujours pas terminé après huit ans. »

M.Breton a ajouté que les opérateurs devraient pouvoir tirer profit des économies d’échelle, atteindre une taille critique et attirer au final plus d’investissements pour déployer plus rapidement les nouvelles technologies.

« En mettant en œuvre ces principes, a repris le Commissaire, nous serons enfin capables de créer un véritable marché numérique unique, accompagné d’encouragements solides aux opérateurs de s’engager dans des opérations de consolidation transfrontalières. »

« Cela implique également d’en finir avec le mythe du nombre optimal d’opérateurs par pays. Parce qu’il n’y a pas de chiffre magique en ce domaine », a ajouté M.Breton.

Commentant l’état actuel des réseaux en Europe, Breton a regretté que les performances requises ne soient toujours pas atteintes, avec une latence d’environ 200 millisecondes, « ce qui est trop long pour assurer de façon fiable une surveillance télémétrique vitale ou pour prévenir des accidents entre véhicules connectés. »

« Des investissements sont nécessaires aujourd’hui pour franchir ces écueils, a conclu le Commissaire. Il nous faudra pas moins de 200 milliards d’euros ces cinq à six prochaines années, juste pour achever le déploiement de la 5G. »