Le groupe finlandais Nokia a « formellement affirmé » son engagement à poursuivre l’innovation en France comme condition à son projet d’acquisition d’Alcatel-Lucent, suite aux discussions en cours avec le gouvernement français.

Comme concession destinée à faire accepter son offre de 15,6 milliards d’euros, Nokia avait indiqué précédemment que l’entreprise appuierait de tout son poids le Shift Plan d’Alcatel-Lucent, promettant de maintenir l’emploi dans le pays pour au moins deux ans après la fin de la transaction.

La nouvelle entité issue du rachat étant rebaptisée Nokia Corp et basée en Finlande, on s’inquiétait de savoir si la France ne serait pas réticente à approuver le marché, qui prévoit le passage d’une grande entreprise nationale entre les mains d’un groupe étranger.

Dans un communiqué, Nokia a indiqué que son Pdg Rajeev Suri avait rencontré le 22 septembre Emmanuel Macron, ministre français de l’économie, de l’industrie et du numérique, pour discuter en détail du rôle de Nokia dans l’Hexagone.

L’industriel finlandais a expliqué que la France va jouer un rôle clé dans les activités de R&D de l’entité issue du rachat, le nombre d’emplois associés passant de 2 000 à 2 500 dans les trois années à venir, dont au moins 300 jeunes diplômés. Ce niveau d’emploi sera maintenu pour quatre années après le bouclage du rachat.

Le groupe Nokia a également indiqué vouloir construire sur les compétences d’Alcatel-Lucent dans des secteurs technologiques clé, et s’est engagé à enrichir sa base de talents grâce à des centres technologiques basés en France, « qui se focaliseront sur la 5G et les  petites cellules, la cybersécurité et la protection de la vie privée, les Bell Labs, la transmission sans fils, la transmission optique et les plate-formes IP. »

Le communiqué de Nokia affirme par ailleurs que le groupe entend soutenir le développement de l’écosystème des télécoms en France, promettant d’investir 100 millions d’euros à travers un fond d’investissement à long terme visant l’Internet des Objets, la cybersécurité et les plate-formes logicielles destinées aux réseaux du futur.

La transaction, qui devrait être bouclée au premier semestre 2016, n’en reste pas moins liée à la satisfaction d’autres clauses, « incluant l’approbation des actionnaires de Nokia, la détention par Nokia de 50 % du capital d’Alcatel-Lucent dilué par action avant finalisation de l’offre d’échange, l’approbation par les instances de régulations et autres conditions habituelles », explique le communiqué.

Le rachat, qui doit se plier à un long processus mondial d’approbation réglementaire, a déjà reçu cependant le feu vert sur des marchés clés comme le Brésil, l’Inde, l’Europe et les États-Unis.