Le gouvernement américain continue son offensive tous azimuts contre le fabricant de matériel chinois Huawei. Pour commencer, David MacNaughton, l’ambassadeur des Etats-Unis à Ottawa, a indiqué vouloir lancer incessamment une procédure d’extradition contre Mme Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, arrêtée au Canada le 1er décembre pour avoir violé des sanctions commerciales sur l’Iran.

Mme Meng, actuellement libérée sous caution, doit se représenter devant une cour le 6 février. Le délai de demande d’extradition est de 60 jours après la date de l’arrestation initiale.

Le gouvernement chinois a averti de son côté qu’il prendrait des mesures contre le Canada si Mme Meng n’était pas libérée, alors que les relations entre les deux pays ne cessent de s’envenimer.

Dans des commentaires accordés à Reuters, le ministère des affaires étrangères de Beijing a réitéré ses appels en vue d’une libération, affirmant que quiconque avait un peu de bon sens se rendrait compte que le Canada faisait une « sérieuse erreur ».

« Le Canada et les États-Unis abusent de leur traité d’extradition bilatéral pour empiéter sérieusement sur la sécurité et les droits légaux d’une citoyenne chinoise », a expliqué un représentant du ministère, Hua Chunying.

M.Hua « encourage fortement » les Etats-Unis à corriger leur erreur, annuler la demande d’arrestation et renoncer à l’extradition.

Nouvelle enquête

Parallèlement à l’affaire Meng, des procureurs fédéraux américains ont ouvert une nouvelle procédure contre Huawei, accusé cette fois d’avoir dérobé des secrets industriels à ses partenaires commerciaux, rapporte le Wall Street Journal.

L’affaire concerne le vol d’innovations contre une technologie de test de terminaux utilisée par T-Mobile US, filiale de Deutsche Telekom. Selon le WSJ, l’enquête préliminaire est proche d’aboutir.

En réponse au WSJ, Huawei a affirmé que l’affaire avait été déjà réglée par la justice en 2017, et que les autorités n’avaient alors rien trouvé à redire.

L’annonce de cette nouvelle enquête intervient quelques heures après que des politiciens aient annoncé le dépôt d’un projet de loi destiné à empêcher les sociétés de télécoms et de technologie chinoises convaincues d’avoir violé les lois sur l’exportation d’acheter des composant américains.

Ralentissement, licenciements

Toutes ces péripéties risquent en tous cas d’avoir un impact sur l’activité de Huawei, a averti le 21 janvier M.Ren Zhengfei, son fondateur et pdg. Alors que de plus en plus de pays envisagent un embargo sur le matériel de l’équipementier, Huawei pourrait être amené à revoir à la baisse ses prévisions pour 2019 et supprimer des emplois.

Dans un email qu’a pu consulter Mobile World Live, M.Ren indique que les prochaines années ne se présentent pas sous un jour « aussi optimiste que nous l’imaginions. Nous devons nous préparer à des difficultés et établir des estimations correctes de la situation économique. »

Dernière mauvaise nouvelle en date : la semaine passée, l’université d’Oxford a rompu ses liens avec Huawei et prévenu ses étudiants de ne pas communiquer de données sensibles à la société, a rapporté le South China Morning Post.