Le département américain de la justice (DoJ) donne finalement son feu vert à la fusion de T-Mobile US avec Sprint pour 26 milliards de dollars – moyennant comme prévu la cession d’actifs à Dish Network.

Plus spécifiquement, T-Mobile et Sprint vont devoir céder l’activité prépayée du second ainsi que du spectre 800 MHz à Dish, tout en mettant à sa disposition au moins 20 000 sites cellulaires et des centaines de boutiques.

De plus, T-Mobile doit ouvrir à Dish son réseau pour sept ans, le temps que le nouveau venu construise son propre réseau 5G. Tant T-Mobile que Dish devront par ailleurs souscrire à la technologie eSIM sur smartphones.

Toutes ces cessions doivent offrir les appuis nécessaires pour faire de Dish un opérateur à part entière, maintenant ainsi la présence de quatre concurrents sur le marché mobile américain. Dish devra payer environ 5 milliards de dollars pour les actifs cédés par Sprint, dont 1,4 milliard pour les activités prépayées et 3,6 milliards pour le spectre.

Dish prévoyait déjà de lancer un réseau 5G afin de remplir ses obligations vis-à-vis de la FCC concernant ses licences de spectre, mais n’avait pas donné de détails sur le planning du déploiement.

Suite à l’annonce du DoJ, cependant, Dish s’est engagé à lancer un réseau 5G capable de servir 70 % de la population américaine en juin 2023, et a demandé à la FCC de modifier en conséquence les exigences liées aux licences. Dish a accepté « d’offrir une contribution volontaire au Trésor d’un montant allant jusqu’à 2,2 milliards de dollars » si les engagements ne sont pas tenus.

Critiques
Le DoJ précise que les juristes mandatés officiellement par cinq États, dont un qui s’était auparavant associé à un procès destiné à bloquer la transaction, ont considéré que la proposition de cessions était suffisante pour éliminer tous les soucis relatifs à une distorsion de la concurrence.

Le procès évoqué plus haut n’en aura pas moins lieu en octobre. Mike Sievert, directeur exécutif de T-Mobile a précisé que l’opérateur ne prévoit pas de boucler la transaction tant que subsistent des litiges avec les États.

D’autres critiques ont réitéré leur opposition à la fusion suite à l’annonce du DoJ, en particulier la Rural Wireless Association, qui estime dans un communiqué que le compromis envisagé est « insuffisant » : « Espérer que Dish, opérateur-startup nouveau-né, sera compétitif comme quatrième opérateur national… annonce un désastre pour les consommateurs américains. Trois années sont loin d’être suffisantes pour lancer un tel réseau. Clairement, le DoJ n’a aucune idée des prérequis nécessaires pour construire un réseau mobile national concurrentiel. »