Le rôle de Vodafone dans la consolidation en cours du marché européen des télécoms prend un tour nouveau. Selon diverses sources, Vodafone a renoncé à l’acquisition de Qatar National Broadband Network (QNBN), l’opérateur large bande d’État, deux mois après avoir annoncé un accord avec la firme. Vodafone n’a pas donné d’explications pour l’annulation d’un achat estimé à 57 millions de dollars, mais a annoncé simplement dans un communiqué « que, à la suite d’un processus de négociation en bonne et due forme, les parties n’ont pas procédé à la transaction ».

Plutôt que de poursuivre ses ambitions dans le Golfe Persique, Vodafone chercherait une nouvelle fois à combiner ses activités avec celles du câblo-opérateur international Liberty Global, si l’on en croît Bloomberg. Les rumeurs sur une association des deux entreprises ont émergé pour la première fois il y a un an.

Liberty a l’intérêt d’offrir à Vodafone 27 millions de clients dans 14 pays. L’accord permettrait également de profiter de Virgin Media, acquise par Liberty en juin 2013 et qui offre contenu, large bande et services mobiles au Royaume-Uni : Vodafone musclerait non seulement ainsi ses ambitions quad-play outre-Manche mais contrerait aussi les offensives agressives de BT dans la convergence entre services fixes et mobiles, si l’ex-opérateur historique britannique parvient à mettre la main sur O2 ou EE.

Tout le problème est qu’un accord éventuel entre Vodafone et Liberty s’opposerait à des barrières régulatrices et financières. Vodafone, en particulier, s’inquiéterait du niveau d’endettement combiné des deux entreprises, selon Bloomberg : la capitalisation boursière de Liberty est de 39,4 milliards de dollars, contre 41,1 milliards de dettes, à la suite d’une série d’acquisitions.

En parallèle, des articles publiés dans le Telegraph suggèrent que Vodafone est en discussions avancées en vue d’acquérir le service de streaming vidéo britannique Blinkbox, détenu actuellement par Tesco et qui perd de l’argent. En septembre, le P-dg duy groupe Vodafone, Vittorio Colao, a indiqué que son entreprise envisagerait une fusion ou une acquisition si le prix convenu était correct.

L’an passé, Vodafone a acheté le câblo-opérateur allemand  Kabel Deutschland pour 7,7 milliards d’euros et, en mars 2014, acquis l’espagnol Ono pour 7,2 autres milliards. De plus, Vodafone a accepté en juillet un accord de partage de fibre avec son concurrent Portugal Telecom. Enfin, Vodafone a finalisé le 25 novembre l’achat pour 72,7 millions d’euros d’une part de 72,7 % de l’opérateur fixe grec Hellas Online, ce qui signifie que Vodafone Grèce contrôle désormais 91,2% de la société, selon Vodafone.