Vivendi renâcle à vendre ses parts de Telecom Italia suite à l’OPA émise par le fonds privé KKR. Le groupe français insiste sur le fait qu’il reste un investisseur à long terme et réaffirme sa détermination à parvenir au succès.

Un représentant de Vivendi a expliqué à Mobile World Live que le groupe persiste dans son engagement dans Telecom Italia et n’a aucune intention de vendre sa part.

 

Le groupe français affirme par ailleurs que l’offre indicative de 0,505 euro la part présentée par KKR (soit un bonus de 45 % par rapport au cours de clôture du 19 novembre) ne reflète pas la vraie valeur de l’opérateur.

L’offre présentée le 22 novembre par le fonds d’investissement valorise Telecom Italia à 10,7 milliards d’euros. Mais il faut rajouter à cette somme 22,5 milliards de dette nette, ce qui porte le montant total du rachat à plus de 33 milliards.

Selon Reuters, Vivendi a payé en moyenne 1,07 euro la part pour acquérir ses 24 % de capital de Telecom Italia et concéderait donc une perte conséquente en souscrivant à la première offre de KKR.

Si Vivendi est réticent à vendre, cela ne signifie pas pour autant que l’OPA est impossible.

KKR a précisé qu’il se contenterait d’atteindre le seuil de 51 %, ce qui signifie que le fonds peut techniquement se passer de la part de Vivendi.

Reste qu’un accord ne peut être signé qu’avec le soutien des deux tiers du directoire, que KKR aura du mal à obtenir sans la collaboration du groupe français.

Un rachat ne pourrait par ailleurs être obtenu sans l’assentiment du gouvernement italien, qui conserve un droit de veto.

Turbulences

Après l’annonce de l’offre de KKR, le Financial Times a évoqué des intentions concurrentes de la part d’autres fonds d’investissement, CVC Capital Partners et Advent International.

KKR détient déjà 37,5 % de FiberCop, la société qui assure les connexions FTTC et FTTH de Telecom Italia.

L’offre de rachat de KKR intervient peu après la convocation par Vivendi d’une réunion extraordinaire du directoire de Telecom Italia afin de redéfinir la stratégie suite à une série de contre-performances financières. Vivendi aurait dans ce cadre pris la décision de remplacer le pdg, Luigi Gubitosi.