Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) aurait apparemment cédé aux pressions américaines en bloquant les commandes de semi-conducteurs émises par Huawei après la décision du Department of Commerce (DoC) de durcir ses restrictions.

Selon une source citée par la Nikkei Asian Review, les commandes en cours et en attente seront cependant honorées par TSMC tant qu’elles sont livrées dans le délai de 120 jours prévu dans les nouvelles règles édictées le 15 mai par le DoC.

Le DoC stipule que les fabricants de semi-conducteurs étrangers aux États-Unis mais qui font appel à des logiciels et des technologies américaines doivent obtenir une licence d’exportation pour vendre à Huawei. Ces mesures visent à combler le vide juridique qui permet au fabricant de continuer à utiliser des composants élaborés à l’aide de technologies américaines en dépit de l’embargo imposé en mai 2019.

A noter que les mesures prises par le DoC ont été annoncées le même jour où TSMC a présenté un plan visant à construire une nouvelle usine de 12 milliards de dollars destinée à doubler ses capacités de productions aux États-Unis.

Impact
Pour Huawei, mais aussi pour TSMC, les conséquences de cette nouvelle donne sont potentiellement graves. HiSilicon, filiale de l’équipementier chinois, pèserait en effet  jusqu’à 20 % du CA du fabricant de composants taïwanais.

Dans un communiqué, la direction Huawei s’est catégoriquement opposée aux nouvelles mesures, qu’elle considère comme spécifiquement dirigées contre ses intérêts. Selon le document, le gouvernement américain s’est « lancé dans une course sans relâche visant à resserrer le nœud coulant » sur l’industriel chinois, en « ignorant complètement les préoccupations de nombreuses sociétés et associations industrielles ».

« Cette décision est arbitraire et pernicieuse, et elle menace de saper l’industrie mondiale toute entière », ajoute le communiqué.

Huawei explique avoir entamé un examen complet des nouvelles règles et s’attend inévitablement à ce que ses activités soient touchées.

Fin mars, Ren Zhengfei, pdg et fondateur d’Huawei, a insisté sur le fait que la pandémie de Covid-19 (coronavirus) n’avait pas freiné les efforts visant à réduire la dépendance vis-à-vis des technologies américaines. L’équipementier a ajouté 5 milliards de dollars à son budget de R&D pour 2020, porté ainsi à plus de 20 milliards.