Les plans du gouvernement italien portant sur la vente aux enchères de spectre destiné à la 5G sont remis doublement en cause. Les télédiffuseurs ont décidé en effet de contester en justice l’obligation qui leur est faite de céder la bande des 700MHz. Et les opérateurs mobiles semblent eux décidés à boycotter l’opération.

Révélées à quelques heures d’intervalle par Reuters et Bloomberg, ces deux nouvelles suggèrent que la vente, dont le gouvernement de Rome espère 2,5 milliards d’euros, risque fort de ne pas se dérouler comme l’Agcom, le régulateur italien, l’avait prévu en mai.

Des sources citées par Reuters indiquent que les télédiffuseurs Mediaset et Claro Communication ont fait appel devant une cour italienne de l’injonction d’abandonner en 2022 les fréquences qu’ils utilisent actuellement dans la bande des 700MHz.

Bien que la libération des fréquences soit sujette à la législation de la CE, toute action légale risque de retarder la tenue de la vente tant que la justice n’a pas tranché, remettant en cause la position de leader européen de la 5G que certains politiciens italiens avaient revendiqué fin 2017.

Parallèlement à ces révélations, des dépêches publiées par Bloomberg laissent entendre que les opérateurs mobiles envisagent de boycotter la vente.

Selon les sources citées par l’agence, les opérateurs estiment que le prix de départ est trop élevé et les règles des enchères trop contraignantes. Les opérateurs se plaignent par ailleurs de ne pouvoir utiliser avant 2022 la bande des 700MHz, considérée comme la plus propice pour diffuser la 5G.

Selon les plans présentés en mai, la vente doit être organisée par le ministère du développement économique et concerne les fréquences allant de 694 à 790 MHz, 3,6 à 3,8GHz et enfin 26,5 à 27,5GHz.

Deux blocs de 80 MHz et deux de 20 MHz doivent être proposés dans les bandes de 3,6 à 3,8 GHz, tandis que 5 lots de 200 MHz sont disponibles dans les bandes de 26,5 à 27,5 GHz.