Appels vers l’international et roaming sont devenus les armes de guerre favorites des opérateurs mobiles en France. L’Hexagone va-t-il servir de modèle au reste de l’Europe ?

Chaque année l’arrivée d’offres de roaming annonce l’approche de l’été en Europe. 2014 ne fait pas exception, malgré la décision de la commission européenne l’an passé de fixer des tarifs maximum pour l’itinérance. Ainsi, Telefonica/O2/Vivo lance une application baptisée « Travel » pour que ses clients puissent gérer leur consommation de communication à l’étranger quotidiennement avec des prix « transparents ». En Belgique, Base annonce pour sa part Summer Deals, offre basée sur 500 Mo à consommer sur juillet et août pour 15 € et 150 minutes, entrantes et sortantes, pour 10 €. En France, Joe Mobile annonce un tarif de roaming à 2 € par jour pour tous les forfaits à partir de 5 € par mois. Et pour ses abonnés 4G, ce MVNO offre 10 jours de roaming gratuit par an. La différence de l’offre roaming de Joe Mobile est qu’elle vise les forfaits à petit prix. Mais elle arrive sur un marché français où la concurrence est particulièrement rude. Les appels vers des dizaines de pays à l’étranger sont déjà compris en effet dans les services « premium » des quatre opérateurs de réseaux mobiles. Entre 15 et 35 jours de roaming data sont par ailleurs inclus dans les plus gros forfaits mensuels.

Il faut noter que les opérateurs français ne sont pas les seuls à inclure les appels vers l’international et le roaming dans les forfaits mobile. En Allemagne, ces prestations sont intégrées aux forfaits les plus haut de gamme de Telekom et Vodafone, positionnés entre 99 et 150 € par mois, selon Tarif Consultancy. Aux Etats-unis, tous les opérateurs offrent des SMS vers l’international. Mais la France possède un statut particulier : « Elle a atteint le niveau le plus bas en termes de remises sur le roaming et se trouve du coup en net décalage par rapport au reste du continent », explique Keith Breed, de Tarif Consultancy. Cette « exception française » doit en fait beaucoup à Free. Le dernier opérateur arrivé a transformé le marché en 2012 avec des forfaits qui incluent des appels vers plusieurs dizaines de destinations partout dans le monde. « Free rajoute en outre une destination par mois », précise Keith Breed. Et Orange, Bouygues et SFR sont bien obligés de suivre, tous selon le même modèle. » Ce qui ne va pas sans contradictions. Ainsi, Orange maintient en parallèle  offre low cost avec sa marque SOSH et un service plus cher avec l’offre Origami estampillée Orange.

« On n’observe pas encore ça sur d’autres marchés dans l’Union Européenne, mais le coût de rajouter des appels vers l’étranger et le roaming est négligeable désormais, et sera facilement perçu comme une valeur ajoutée », note Keith Breed.

Reste que peu d’opérateurs en Europe sont aussi confrontés à une concurrence aussi effrénée.