Le changement est enfin en marche sur le marché mexicain des télécoms, longtemps dominé par America Movil. Le 9 juin la chambre basse du parlement mexicain a approuvé par 318 voix pour et 107 contre une nouvelle législation qui va forcer America Movil a partager en partie son réseau et éliminer les prélèvements infligés aux autres opérateurs pour connecter leurs clients.

America Movil, qui dispose de 70 % de parts du marché mobile à travers Telcel et environ 80 % du marché fixe via Telmex, n’a pas attendu le vote. Le texte précisant que le numéro un du marché pourrait bénéficier de restrictions réglementaires assouplies en réduisant sa part sous les 50%, a très précisément annoncé cet objectif par anticipation – le 8 juin — à travers un plan de revente d’actifs.

America Movil n’a pas précisé quels étaient les éléments qu’elle se préparait à céder, mais a déclaré dans un communiqué que les acheteurs potentiels devraient posséder une expérience des télécoms et des «ressources économiques et techniques saines » pour mettre à profit les acquisitions sur un marché particulièrement gourmand en capital. America Movil a précisé que la démarche était nécessaire pour « surmonter les obstacles liés aux investissements insuffisants réalisés par nos concurrents mexicains ».

Telefonica Mexico – un concurrent d’America Movil — cependant, a salué chaleureusement la nouvelle législation des télécoms, déclarant dans un communiqué qu’elle marque « une borne historique qui va améliorer l’économie du pays. » Selon Telefonica, la nouvelle législation va favoriser un marché plus ouvert à la compétition et encourager l’investissement.

Selon la nouvelle législation, tous les opérateurs vont se voir interdire dès l’année prochaine de facturer des appels longue distance et devront cesser les appels promotionnels non autorisés aux usagers. America Movil devrait de plus respecter les nouvelles règles pendant 18 mois avant de demander une licence destinée à offrir un service de télévision au Mexique, selon le Washington Post.

Le vote positif de la chambre basse du parlement mexicain suit l’adoption  par la chambre haute (sénat) après plus de six mois de délais et recours légaux. L’étape finale est maintenant la signature de la loi par le Président du Mexique, Pena Nieto.