Dans une conjoncture morose de guerre des prix, Orange soutient mordicus la consolidation du marché francais, qui « serait bénéfique pour tout le monde », selon son directeur financier Ramon Fernandez, lors d’une conférence téléphonique donnée aux analystes suivant la publication des résultats trimestriels du groupe : un CA de 9,805 milliards d’euros, en recul de 2,3% par rapport à la même période de 2013.

Pour autant, le premier opérateur français ne semble pas inquiet. « La perspective d’une stabilisation se rapproche », a commenté Ramon Fernandez pour Reuters, soulignant que la migration des clients vers les nouveaux tarifs bon marché était en passe de se terminer (sans préciser plus sa pensée).

En attendant, l’opérateur numéro un français réduit la voilure, affirmant avoir atteint dès le 30 septembre son objectif annuel d’une baisse de ses coûts indirects d’au moins 300 millions d’euros. Et Ramon Fernandez a indiqué que l’opérateur entendait poursuivre ses efforts de réduction l’an prochain.

Tout le problème est que cette politique intervient dans le cadre du déploiement du réseau 4G, un gros investissement… D’où l’intérêt de consolider : « La guerre des prix a fait rage en France – et la profitabilité des opérateurs a donc été impactée de plein fouet, commente Stéphane Piot, de Analysys Mason. Ils sont maintenant confrontés au déploiement du réseau 4G qui est très coûteux. Compte tenu des fortes économies d’échelle et de densité de l’industrie, une consolidation (ou des solutions de partage de réseau sur la base de ce qui a été entrepris entre SFR et Bouygues Telecom) constitue un moyen efficace pour améliorer leur structure de coût. »

Orange, qui compte dépasser trois millions de clients 4G en France d’ici la fin de l’année, enregistre encore une lourde baisse de 6,1% de son activité des services mobiles (hors mesures de régulation), mieux cependant que le repli de 8,9 % enregistré au premier semestre. D’autres indices montrent par ailleurs une amélioration. Ainsi, l’opérateur profite de la croissance toujours soutenue (+6,4%) de ses activités en Afrique et au Moyen-Orient. La région représente 10% du CA et Orange souhaite en améliorer la visibilité en les regroupant sous une même holding. Par la suite, l’opérateur confirmé resté ouvert à une possible introduction en Bourse de cet ensemble ou à la conclusion de partenariats avec d’autres opérateurs. Au Royaume Uni, Ramon Fernandez estime que « la meilleure option » pour Orange et son partenaire allemand Deutsche Telekom consiste à conserver la structure de capital de EE en l’état, selon Reuters.