Gervais Pellissier, directeur opérations d’Orange en Europe, a indiqué que le groupe français pourrait être intéressé par l’acquisition d’opérateurs de moindre taille sur ce théâtre, selon le Financial Times. La liste pourrait inclure notamment Telecom Italia, ainsi que le néerlandais KPN et le belge Belgacom, assure l’article.

 

Ces déclarations vont dans le sens d’une reprise observable des opérations de rapprochement en Europe, bien que les mouvements constatés aillent plutôt dans le sens de la consolidation au niveau national que dans celui d’alliance transfrontalières. « Nous verrons une consolidation internationale ou intraeuropéenne » dans les cinq prochaines années quand les « acteurs qui sont présents aujourd’hui sur un marché unique, ou proches d’un marché unique, pourront être acquis par ceux qui sont plus gros », a expliqué Gervais Pellissier.

 

« Il est certain que l’un d’entre eux pourrait être un objectif pour nous », a-t-il ajouté. Il a admis cependant que les régulateurs pourraient s’opposer à la consolidation.

« Le discours officiel selon lequel le nouveau corps exécutif de l’Union à Bruxelles serait plus favorable à la consolidation n’est pas entièrement sincère », a-t-il dit, ajoutant que « la vision de la commission sur le nombre d’acteurs, au moins pour la plupart des marchés, n’a pas vraiment changé : quatre reste meilleur que trois. »

 

Pour sa part, Gervais Pellissier estime que la « situation avec quatre acteurs n’est pas soutenable à long terme » en France, précisant que le seul d’entre eux qui ne soit « pas à à vendre sur le marché français, c’est nous. » Au final, a-t-il cependant conclu, « le choix ne dépend pas de nous. C’est aux autre de décider quoi faire. »

 

En mars, Telecom Italia a mis fin aux spéculations sur un accord avec Orange, Giuseppe Recchi, président de l’opérateur italien, soulignant qu’ « il n’y a rien sur la table » et que Telecom Italia « se concentre sur les marchés italiens et brésiliens. » Cette intervention suivait cette de Stéphane Richard, P-dg d’Orange, selon lequel Telecom Italia présentait « une opportunité attractive de consolidation européenne ». Stéphane Richard avait ensuite minimisé son commentaire en mentionnant des « discussions purement internes ».

 

Il n’empêche qu’une alliance entre les deux ferait sens : il n’y a pas de recouvrement entre les marchés d’Orange en Europe et Afrique et ceux de Telecom Italia en Europe et Amérique Latine.

 

Orange est le deuxième fournisseur de services en Europe par le nombre des abonnés et a du faire face à une guerre des prix en France depuis l’arrivée d’un opérateur low cost, Free, en janvier 2012. Telecom Italia, aux prises avec un fort endettement, passe volontiers pour une proie intéressante, notamment pour ses activités brésiliennes, jugées très attractives. Mais l’opérateur italien montre également des signes de stabilisation sur son marché d’origine, après de gros investissement dans la qualité de ses réseaux fixe et mobile.